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Aujourd’hui dans Variations, un sujet délicat que nous abordons sans détour, sans fard et sans gêne : celui du racisme dont sont victimes les noirs.

Quelle rapport avec l’art me direz-vous ? Si vous vous posez la question ou si vous vous dîtes que le racisme n’existe pas chez nous, il est plus que temps d’en parler.

Le postulat d’aujourd’hui est simple et sans détour, la culture doit-elle aussi revoir sa copie en termes de diversité, de discrimination et de domination? Et comme la culture reflète bien souvent la société, ce sont au final des choses du quotidien que nous questionnons dans ce numéro : la ségrégation de fait, de nos compatriotes noirs de peau ou encore le racisme ordinaire, celui de tous les jours, qui se cache derrière le bon mot ou la fausse camaraderie. Et puis il y a cette xénophobie violente dont sont victimes les noirs subsahariens puisqu'elles et eux ne font pas partie du nous de la société, de la patrie.

A Genève, à l’occasion d’un débat autour du sujet, au conseil des droits de l’homme de l’ONU, l'ambassadeur représentant permanent du Maroc auprès de l'Office des Nations Unies et des organisations internationales soulignait l’attachement du pays à la création d’un socle de vivre-ensemble.

Nous ne remettons pas en cause ces paroles porteuses d’espoir, mais il est certaines choses que l’on réfute et que l’on refuse, à titre d’exemple l’emploi à outrance du terme tolérance que l’on a pris l’habitude de servir à toutes les sauces.

Tolérance, un terme qui, désigne, je vous le rappelle, la capacité à permettre ce que l'on désapprouve : c'est-à-dire ce que l'on devrait normalement refuser.

Mais nous ne devrions pas normalement refuser un individu pour sa couleur de peau, pour son genre ou pour ses opinions : les opinions se discutent, se disputent dans les tribunaux, mais pas un genre, mais pas une couleur de peau. Tolérance en arabe se dit 'tasamo7', comme s’il me fallait pardonner à quelqu’un sa couleur.

Cette émission ne sera évidemment pas complète, il nous est très difficile de faire le tour du sujet en 90 minutes mais nous avons voulu vous faire entendre différentes voix qui parlent de leur vécu, de leur vision, de leur art ou qui apportent un témoignage autour de la xénophobie, du racisme ou de la ségrégation qu’ils ont pu vivre ou continuent de vivre en raison d’une couleur de peau.

Au programme aujourd’hui :

L’artiste plasticien Mbarek Bouhchichi nous donne sa définition du racisme. Nous discutons aussi de son travail et de sa volonté de rupture avec un art à l'européenne.

C’est l’un des rares rappeurs à dénoncer le racisme ordinaire, Fantôme est un artiste casablancais avec qui ont revient sur certains de ses déboires d’artistes et d’autres du quotidien.

Ensuite nous vous présentons une sélection de film qui traitent de racisme ou qui ont soulevé une polémique autour de la question.

Nous avons également récolté les témoignages d’artistes migrants subsahariens installés au Maroc : dans le milieu musical et associatif nous discutons avec Reuben Odoi du Ghana et dans le champs de l’art contemporain, nous discutons avec Yvanovitch Mbaya du Congo.

Americanah, La belle de Casa, ou le Maroc noir de Chouki El Hamel… Découvrez notre petite sélection de livres autour du racisme.

Le racisme dont souffrent les migrants au Maroc… On retrouve cette thématique en trame de fond des enquêtes parues dans le livre collectif Migrations au Maroc: l’impasse? On en parle avec le journaliste et éditeur Hicham Houdaifa.


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