Si je vous dis art brut… ça vous évoque quoi vous ? Si vous avez suivi des études d’histoire de l’art, sans doute vaguement quelque chose.
C’est vrai que ça sonne drôle comme appellation. Et pourtant rien de plus touchant et universel que l’art brut quand on y réfléchit.
On doit ce terme à Jean Dubuffet, inventeur du concept d’art brut en 1945. Par cette appellation, il désigne des artistes autodidactes n’ayant aucune éducation intellectuelle ou artistique. Ce sont en général des patients suivis en psychiatrie,, des marginaux, des laissés pour comptes. Les œuvres illustrent leur état mental, souvent fragile et leurs manières uniques de percevoir le monde.
Mais à vrai dire, y-a-t-il vraiment un concept « art brut » à proprement parler ? Dubuffet choisissait l’art brut pour provoquer, bousculer voire déranger autrui, mais aussi pour réfléchir. Il a questionné ainsi la notion d’œuvre d’art : faut-il nécessairement qu’elle soit faite par un artiste qui a suivi une formation ou qui vient d’un milieu académique et artistique ? Je vous laisse trouver la réponse.
« L’art des fous » ou « art psychopathologique », mais aussi « l’art médiumnique » tant prisé par les surréalistes, et enfin « l’art de marginaux ». Tant d’appellations pour qualifier au final ceux qui ont des histoires à raconter, des obsessions intimes à assouvir ou bien encore des choses à régler avec eux-mêmes. Ce sont surtout des gens libres qui ne créent pas pour les autres donc sans souci de produire, des artistes universels qui parlent au monde et c’est pourquoi il me tenait à coeur d’en parler dans le podcast parce qu’au final je ne me suis jamais vraiment penché sur eux, à tort. Ces œuvres d’artistes d’art brut constituent des « luttes » que le créateur mène avec sa propre image et son vécu propre. Pour certains d’entre eux, le corps est le refuge d’une intimité plus que complexe ; pour d’autres, une prison à fuir, un carcan à briser, ou encore le terreau d’énergies à libérer et à transformer. Bref le corps est central et c’est ce que nous allons tenter de voir à travers quelques exemples. TW : Je ne compte pas aborder l’aspect médical ou pathologique dans cet épisode car je ne suis pas assez qualifiée pour en parler mais vous pourrez vous renseigner par vous-même via la bibliographie toujours utile que je vous concocte en fin d’épisode. Allez c’est parti, épisode n°46, bonne écoute ! Écriture et réalisation : Maurine Roy. Illustration : Lucie C. Toutes les œuvres d’art et bibliographiques sont à retrouver sur la page fb du podcast et Instagram @dessinemoipodcast Tous droits réservés.