G.A.V., c’est l’abréviation de garde à vue, et la plus grande partie du récit de Marin Fouqué se déroule, en effet, pendant le séjour contraint de quelques interpelés, tout au long d’une nuit, dans les différentes cellules d’un commissariat. Parmi eux, il y a Angel, arrêté en possession du sac de son copain S-Kro et la barre de shit qu’il contenait. Il y a K-vembre qui travaille comme intérimaire dans un entrepôt logistique, écrivaine en attente d’édition. Il y a également un vieux maghrébin et trois Black Blocks, des gauchistes radicaux arrêtés en marge d’une marche pour le climat, un cadre en dégrisement, un flic désabusé, exténué, et un adolescent souffre-douleur. Un roman choral, où, dans l’effervescence de cette étouffante nuit, chacun dans le huis-clos de sa cellule raconte à sa manière sa vérité, sa détresse et sa colère : le racisme, le patriarcat, l’inhumanité des cadences et de la robotisation du travail, la misère sociale, et les violences policières. Un chant de résistance à toutes les oppressions, dans une langue rythmée et syncopée.