Dans le journal de son été 2021, entre Nice et Paris, Chantal Thomas poursuit l’entreprise entamée en 2017 avec Souvenirs de la marée basse, portrait de sa mère en nageuse. Nager pour elle, c’était s’émanciper, s’éloigner, s’ouvrir au monde, se lâcher, s’abandonner, offrir son corps nu au plaisir. Chantal Thomas pratique la nage et non la natation, précision importante. « Tout ce qui n’est pas immergé avec moi, à l’instant, s’irréalise. » Elle éprouve toutes le sensations du plaisir de la nage, de la détente du corps dans une eau plutôt fraîche, au mois de juin. Elle convoque les œuvres de Roland Barthes, William Finnegan, Victor Hugo, Franz Kafka, Patrick Deville, Paul Morand, ou bien encore Charles Sprawson, qui viennent ponctuer sa réflexion personnelle, au fil de ses rencontres ou de ses observations sur la plage ou dans les rochers. Le charme d’un monde dont elle saisit l’éclat le plus fugitif.
Journal de nage, de Chantal Thomas, Éditions du Seuil, Fiction & Cie, 2022