Le récit poétique de Laure Gauthier se construit en sept séquences dont l’allusion à l’excitation sexuelle du titre Les corps caverneux semble « tracer des signes secrets » derrière ces anatomies désirantes. Ces poèmes narratifs explorent en autant de variations, ces cavernes multiples. « Une musique garde en mémoire un chant dans la grotte qui refait surface. » À la fois cavernes où bruissent les désirs, « l’idée de nos grottes résonne de chair », les joies organiques de l’adolescence, l’heure de la mort, comme à l’orée d’un bois, lors d’une promenade en forêt, en vrac de soi, ces espaces vides, et les failles que notre société de consommation tente de combler par tous les moyens, dans les grandes surfaces, les galeries marchandes, et les échos qu’elles provoquent avec les cavernes préhistoriques. « Une grotte qui se reconstruirait au jaillissement des mots, dont l’empreinte se marque, vivante, une écume de mots enterrés vifs qu’on déterre et entre une brise. »