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Description

Ca fait trois ans tout juste que j’ai été violée. Joyeux Anniversaire !

Avant, j’employais un autre mot, plus doux. Agression. Puis, plus tard j’ai ajouté l’adjectif « sexuelle » derrière.

J’ai eu récemment des réactions traumatiques. Ça, c’est le signal que c’est le moment de mettre du désinfectant sur la plaie.

Aïe, ça va piquer. J’ai recommencé à brûler ma peau sous la douche.  J’ai eu des synchronicités étonnantes, merci là-haut, I got the message.

Je peux vous dire que j’avais confiance en lui.

Qu’en bon ami, il était passé me voir tard pour discuter de cette foutue lettre, que je n’arrivais pas à écrire à l’attention de mon ex.

Qu’il a proposé un massage énergétique dont il avait déjà parlé, sous couvert de vouloir m’aider à m’apaiser.

Je peux vous dire qu’il savait ce qu’il faisait, et qu’il l’avait prévu.

D’après ma thérapeute, avec qui j’ai étudié les échanges Messenger, je ne suis pas la première, ni la dernière.

Je peux vous dire que je portais un tee-shirt et une culotte au début du massage avant de m’endormir et que quand j’ai ouvert les yeux je ne les avais plus.

Je peux vous dire qu’il s’est fait passer pour une victime quand je suis revenue sur les faits. 

Je peux vous dire qu’il a endormi un bout de mon néocortex. Et je peux vous dire que ça met du temps à l’intérieur pour réparer les morceaux de chair.

Je sais qu’on est nombreux et nombreuses en fait, à avoir vécu ce genre de choses quelque soit la forme que ça prend.

Et je peux vous dire qu’il est temps de le dire, pour que ça s’arrête.

Alors je vous le balance ici, comme je peux, sans prévenir presque. Et peut-être que ça vous choque. Et j’espère que c’est le cas. Parce que c’est grave.

Et c’est rien à côté du choc que ça peut faire de le vivre.

Quand j’enregistre ce podcast, on est le 31 décembre, il est un peu plus de deux heures trente du matin. J’ai mis plus de deux mois pour l’enregistrer. Je suis une guerrière, et puis, j’emmènerai pas ça avec moi en 2021.

C’est l’heure de guérir.