Lecture de l'introduction de cet essai que Djian consacre à dix de ses livres préférés, les livres qui ont marqué sa vie, les auteurs qui l'ont mis à genoux. Le style très direct, et surtout très honnête de Djian, sa volonté derrière chaque mot de s'approcher au plus près de l'os de la vérité, fait d'Ardoise l'un de mes livres de chevet : tout le rapport à la littérature est là, dans ce qu'elle provoque, bouleverse, renverse, construit, structure, ébranle, et détermine. Dans ce qu'elle a de si essentiel qu'elle fait l'homme que je suis aujourd'hui, plus que n'importe quelle autre expérience (hormis certaines femmes, et de rares amis). Bref : nulle part mieux que dans ce texte ai-je lu meilleure description de ce dont est capable un livre.
Egalement, le chapitre sur Miller, et l'analyse sans ambages et terriblement pertinente et droite par Djian de la pornographie en littérature. Des pages auxquelles je reviens très souvent, pas pour la pornographie, mais pour leur vérité.
Un podcast à écouter avec une musique organique, franche, une musique qui ne laisse place à aucune connivence. Une musique qui se moque des codes jusqu'à les ignorer pour libérer la vraie nature des sensations. Bitches Brew, peut-être, ou les Pixies. Avec un verre de vin, un Bourgogne, massif, mais vrai, à la première gorgée difficile mais à la profondeur soudain évidente. Cheers.