Nous avons vu que notre savoir est un reflet, si ce n’est de notre ignorance même, de notre interprétation de la réalité avec et au travers de nos artéfacts et de nos technologies. Un encodage formel d’une réalité avec laquelle on ne peut traiter que par des actions, des équations, des chiffres et des mots. C’est cette abstraction qui nous a permis de nous démarquer des nombreuses autres espèces au travers notamment par la pensée consciente et l’intelligence. Ainsi, l’allégorie de la caverne de Platon reste plus que jamais d’actualité. Si nous ignorons presque tout, nous avons aussi le pouvoir de presque tout imaginer et de concevoir ce qui en soi nous surpasse. Ces interactions entre un monde physique tangible régi par des lois empiriques et nos représentations ont occupé la vie des hommes dès le début de son existence (par exemple avec l’art primitif). Les mythes, les sciences, le savoir ont progressé par ce jeu de double. Tandis que nous ne maitrisons que très peu de ces échanges et des passages d’un monde à l’autre, un Nouveau Monde apparait depuis quelques années, le digital ou numérique.
