Dans cette intervention je rappelle ce que j'estime être les trois piliers des temps modernes que nous tenons en héritage notamment de 1789 : l'émancipation collective, l'autonomie de l'individu et la souveraineté populaire. J'ai désigné la notion d'alternative comme conséquence première du régime démocratique : sans alternatives, pas de démocratie. J'ai rappelé que la crise démocratique est certes co-naturelle à la démocratie mais qu'elle s'accentue ces dernières années creusant un fossé difficile à combler qui sépare électeurs et élus, fossé qui a conduit au "dégagisme" dont Mélenchon ou Macron ont été les représentants au printemps derniers. J'ai ensuite suggéré qu'une des évolutions possibles pour améliorer notre système démocratique serait de passer à une démocratie continue qui s'appuie sur les jalons électoraux de la démocratie représentative et qui les complète, entre deux scrutins, d'une démocratie participative ou délibérative, où le citoyen participe activement avec son expertise propre, à l'éclairage de la décision prise par l'élu. Plutôt qu'une idéalisation de l' "horizontalisme", j'ai insisté sur l'importance de l'articliation entre horizontalité de la participation civique et verticalité de l'élection politique.
Puis j'ai conclu par une citation de Pierre Mendes-France (1962, "Pour une république Moderne") : « La démocratie ne consiste pas à mettre épisodiquement un bulletin dans une case, à déléguer les pouvoirs à un ou plusieurs élus, puis à se désintéresser, s’abstenir se taire pendant cinq ans. Elle est action continuelle du citoyen »