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Évangile du lundi 26 mai - 6e semaine de Pâques

« L’Esprit de vérité rendra témoignage en ma faveur » (Jn 15, 26 – 16, 4a)

En ce temps-là, Jésus disait à ses disciples : « Quand viendra le Défenseur, que je vous enverrai d’auprès du Père, lui, l’Esprit de vérité qui procède du Père, il rendra témoignage en ma faveur. Et vous aussi, vous allez rendre témoignage, car vous êtes avec moi depuis le commencement. Je vous parle ainsi, pour que vous ne soyez pas scandalisés. On vous exclura des assemblées. Bien plus, l’heure vient où tous ceux qui vous tueront s’imagineront qu’ils rendent un culte à Dieu. Ils feront cela, parce qu’ils n’ont connu ni le Père ni moi. Eh bien, voici pourquoi je vous dis cela : quand l’heure sera venue, vous vous souviendrez que je vous l’avais dit. »

Texte d'Évangile tiré du Prions en Église. S’abonner au Prions.

Aujourd’hui l’Eglise fête saint Philippe Neri, aussi appelé “le saint de la joie”[1]. « Quand viendra le Défenseur, que je vous enverrai d’auprès du Père, lui, l’Esprit de vérité qui procède du Père, il rendra témoignage en ma faveur. Et vous aussi, vous allez rendre témoignage.”

La Parole de Jésus qui nous est offerte ce matin semble s’être incarnée “au pied de la lettre” dans la vie de ce saint original plein d'entrain, aimant la musique et la poésie et qui fonda l'Oratoire à Rome au XVIème siècle. On raconte qu’à 29 ans, il fut l’objet d’une effusion de l’Esprit Saint extraordinaire qui laissera en lui surtout une grande ferveur qui ne le quittera plus. À partir de cette Pentecôte 1544, la vie de Philippe prendra un nouvel élan. Sans perdre sa joie et son bon sens, son caractère un peu marginal s’ordonnera pour le service et la mission. Son infatigable engagement pastoral et missionnaire, sa joie constante, seront sous-tendus par une vie de prière intense.

“Quand viendra le Défenseur […] il rendra témoignage en ma faveur. Et vous aussi, vous allez rendre témoignage” C’est à chacun de nous aussi ce matin, à tout être humain, que s’adresse la promesse de Jésus. “Le Défenseur” qui traduit le mot “Paraclet” signifie littéralement “qu'on appelle à son secours” (adj. gr. π α ρ α ́ κ λ η τ ο ς, du verbe π α ρ α κ α λ ε ́ω “appeler auprès de soi”). De là, l’Esprit Saint est aussi appelé “avocat, intercesseur”[2]. N’est-ce pas un immense don que celui de pouvoir vivre notre vie humaine  - avec tous ses aléas, ses difficultés et ses moments de combat intérieur – en pouvant “appeler auprès de soi” le Défenseur de notre coeur profond?

Notre vie chrétienne est une vie dans l’Esprit, une “vie spirituelle”, une vie qui apprend à écouter son murmure intime. Le catéchisme explique avec ces mots notre foi en l’Esprit Saint: “Celui qui "a parlé par les prophètes" nous fait entendre la Parole du Père. Mais lui, nous ne l’entendons pas. Nous ne le connaissons que dans le mouvement où il nous révèle le Verbe et nous dispose à L’accueillir dans la foi.”[3] Cette expression est très belle: “nous ne connaissons l’Esprit que dans (son) mouvement”. Comme le vent qui “souffle où il veut : tu entends sa voix, mais tu ne sais ni d’où il vient ni où il va. Il en est ainsi pour qui est né du souffle de l’Esprit.” (Jn 3,8) expliquait Jésus à Nicodème.

Quelle belle école de vie celle qui nous apprend chaque fois plus, chaque fois mieux à reconnaître ce mouvement de l’Esprit dans notre coeur, dans nos conversations, dans les événements quotidiens. Le Pèlerin est pour beaucoup d’entre nous cette école de vie, dans l’accompagnement. Marcher ensemble sur nos chemins d’Emmaüs en accueillant doucement en soi “l’Esprit de vérité qui procède du Père”. Il est notre Défenseur parce qu’au plus nous le laissons entrer en nous, traverser notre existence, au plus la vérité peut laisser pénétrer sa lumière dans tout ce qui retient la Vie aveugle en nous. Esprit de vérité qui illumine l’obscurité quand on la traverse, qui adoucit la souffrance et trop de solitude, qui console dans le deuil …