Évangile du samedi 11 janvier - Samedi après l'Épiphanie
Tiré du Prions en Église et pour les personnes qui voudraient s’abonner au Prions
« L’ami de l’époux est tout joyeux d’entendre la voix de l’époux » (Jn 3, 22-30)
En ce temps-là, Jésus se rendit en Judée, ainsi que ses disciples ; il y séjourna avec eux, et il baptisait. Jean, quant à lui, baptisait à Aïnone, près de Salim, où l’eau était abondante. On venait là pour se faire baptiser. En effet, Jean n’avait pas encore été mis en prison.
Or, il y eut une discussion entre les disciples de Jean et un Juif au sujet des bains de purification. Ils allèrent trouver Jean et lui dirent : « Rabbi, celui qui était avec toi de l’autre côté du Jourdain, celui à qui tu as rendu témoignage, le voilà qui baptise, et tous vont à lui ! » Jean répondit : « Un homme ne peut rien s’attribuer, sinon ce qui lui est donné du Ciel. Vous-mêmes pouvez témoigner que j’ai dit : Moi, je ne suis pas le Christ, mais j’ai été envoyé devant lui. Celui à qui l’épouse appartient, c’est l’époux ; quant à l’ami de l’époux, il se tient là, il entend la voix de l’époux, et il en est tout joyeux. Telle est ma joie : elle est parfaite. Lui, il faut qu’il grandisse ; et moi, que je diminue. »
Méditation - La Joie !
Je suis toujours intéressé au cheminement spirituel des gens pour être témoin avec quelle tendresse et sagesse Dieu les guide. L’Évangile d’aujourd’hui est formidable pour nous faire entrer dans l’intériorité de celui que Jésus a qualifié de « plus qu’un prophète » (Mt 11, 9), car « il n'en a pas surgi de plus grand que Jean le Baptiste » (Mt 11, 11).
D’abord, les paroles de Jean-Baptiste nous conduisent avec humilité à l’origine de son appel : « un homme ne peut rien s’attribuer, sinon ce qui lui est donné du Ciel ». Aucune mission confiée ne vient de nous mais elle nous est donnée du ciel, comme une participation à celle du Fils. Ce Dieu qui appelle, dès le sein maternel, a rejoint Jean quand Marie a visité sa cousine Elisabeth et que l’enfant qu’il était a « tressailli dans son sein ».
Quelle prise de conscience extraordinaire de réaliser que, dès le ventre de notre mère, nous sommes appelés, comme Jean, à entendre « la voix de l’époux ». Celui qui est la Parole et qui était dans le ventre de Marie a « parlé » de Présence à présence à Jean. Cette première écoute de la Parole, celle fondatrice de tout être, ne sera jamais oubliée par Jean. Toute sa vie sera ordonnée vers Elle. Toute sa vie sera tendue vers Elle. Toute sa vie sera en soif d’Elle.
Et aujourd’hui, il nous appelle, nous aussi, à vivre dans cette tension vers la Parole et, comme le texte nous dit, à simplement « se tenir là ». « Se tenir là » en la Parole. « Se tenir là » où chaque jour Elle nous appelle. « Se tenir là », avec Elle, dans le sein du Père où de toute éternité le Père lui donne naissance.
En fait, ce lieu est celui-là même où notre vie est saisie dans la mission du Fils. Un lieu que nous ne pouvons fuir sans nous perdre nous-mêmes, car « là » tout nous est donné et, en ce don, « notre joie… est parfaite ».