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Évangile du lundi 12 mai - 4e semaine de Pâques

« Moi, je suis la porte des brebis » (Jn 10, 1-10)

En ce temps-là, Jésus déclara : « Amen, amen, je vous le dis : celui qui entre dans l’enclos des brebis sans passer par la porte, mais qui escalade par un autre endroit, celui-là est un voleur et un bandit. Celui qui entre par la porte, c’est le pasteur, le berger des brebis. Le portier lui ouvre, et les brebis écoutent sa voix. Ses brebis à lui, il les appelle chacune par son nom, et il les fait sortir. Quand il a poussé dehors toutes les siennes, il marche à leur tête, et les brebis le suivent, car elles connaissent sa voix. Jamais elles ne suivront un étranger, mais elles s’enfuiront loin de lui, car elles ne connaissent pas la voix des étrangers. »
Jésus employa cette image pour s’adresser aux pharisiens, mais eux ne comprirent pas de quoi il leur parlait. C’est pourquoi Jésus reprit la parole : « Amen, amen, je vous le dis : Moi, je suis la porte des brebis. Tous ceux qui sont venus avant moi sont des voleurs et des bandits ; mais les brebis ne les ont pas écoutés. Moi, je suis la porte. Si quelqu’un entre en passant par moi, il sera sauvé ; il pourra entrer ; il pourra sortir et trouver un pâturage. Le voleur ne vient que pour voler, égorger, faire périr. Moi, je suis venu pour que les brebis aient la vie, la vie en abondance. »

Texte d'Évangile tiré du Prions en Église. S’abonner au Prions.

Veuillez noter que les méditations en format audio sont temporairement indisponibles et seront de retour à partir de la semaine du 12 mai. Merci de votre compréhension !

Il y a longtemps – 25 ans cette année!! – j’avais choisi ce même Evangile pour la messe de mon engagement définitif. Ce dernier verset – dont la référence est facile à retenir: Jn 10,10 – en était la raison principale. C’était pour cette “vie en abondance” reçue, c’était à Celui qui me l’avait donnée que j’osais donner un oui pour toujours!

La Vie, la Vie en abondance! Dans ma chambre d’étudiante, je me souviens avoir accroché au mur un petit papier où était écrit: “Vive la vie!”. Il était là, au milieu des photos et posters … et je m’y habituais. Je ne me rendais plus compte de sa présence jusqu’au jour où, une fille de la faculté venue chercher mes notes de cours me posa cette question: “Tu aimes la vie, toi?” Ses yeux venaient de s’accrocher à ces trois mots écrits sur le bout de papier. “Tu aimes la vie, toi? Moi non …” Je ne me souviens plus de ce que je lui avais répondu, surprise par sa question si spontanée et plus encore interloquée par la tristesse de sa ‘confession’. “Moi, non...” Quelques mois plus tard, elle avait osé me dire qu’un jour elle avait tenté de se suicider… Profond silence. Je n’avais pu que la regarder et l’entourer de mes bras timides.

Est-ce que j’aimais la vie, moi, à mes 21 ans? Est-ce que j’aimais cette vie qui m’avait pourtant apporté son lot de souffrances, de ‘dards de mort’ déjà plusieurs fois?  Ce que je sais, c’est qu’il y avait – malgré tout – une certitude au fond de moi: je suis faite pour vivre, pour vivre une vie en abondance. Vivre une vie qui vaille la peine d’être vécue.

Cette certitude qui m’habitait – je l’ai découvert plus tard – c’était la voix du Berger qui la murmurait en moi. Cette voix, mon coeur la connaissait semble-t-il, bien avant d’avoir médité la Parole de Dieu pour la première fois. Mon coeur la connaissait et pouvait la distinguer parmi tant d’autres voix qui, tel un voleur ou un bandit, avaient tenté d’escalader par un autre endroit pour m’arracher cette envie de vivre.

Dans l’homélie qu’on m’avait permis de partager le jour de mon engagement, je faisais écho à cette expérience: “La Parole de Dieu ne vient pas comme « un voleur, elle n’escalade pas par un autre côté », elle ne vient pas s’imposer à nous...  La Parole, c’est la voix du Bon Berger « qui entre par la porte » du coeur, et notre coeur la re-connaît.  Notre coeur est tellement sensible à cette voix du Bon Berger qui, Lui, nous connaît.