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Description

Arié Mandelbaum est l’un des grands peintres belges. Né en 1939, il a commencé à peindre à 16 ans. Pour ce jeune artiste, son pinceau devient un instrument de révolte qui, au fil du temps, se transforme en témoin de notre époque et de l’histoire. À la fin des années 1950, formé à l'Académie des Beaux-Arts, face à une abstraction non figurative dominante, il privilégie un "expressionnisme vibrant". Devenu professeur (1966), puis directeur (1979) de l'École d'Art d'Uccle, il traverse alors un moment très douloureux. L'un de ses trois fils, Stéphane, lui-même artiste fécond et rebelle, connaît une carrière émergente et fulgurante, avant de disparaître, assassiné dans un crime jamais totalement élucidé. Mandelbaum décide alors de "baisser le ton" – ce sont ses mots – par rapport à l'œuvre de son fils et se tourne vers un travail plus inaccessible, en dehors des modes et des courants artistiques. Arié Mandelbaum adopte progressivement une retenue empreinte de non-dit, manifeste dans sa manière de s'appuyer sur des fonds blancs de plus en plus présents et de réduire le trait à l’essentiel pour nous faire percevoir l’invisible. L’artiste s'y dévoile subtilement : la famille, les arts, la politique, la condition humaine, l’amour, la sexualité, la résistance, la mort, à travers un tracé, des couleurs, une poétique et un existentialisme très personnels. Sa manière de nous faire voir ouvre à la fois sur le silence et sur la justesse du vivant.