Arpenter la robustesse (et déchirer un livre pour le lire en groupe, vous y croyez?) C’était un mercredi soir sur la terre. Vingt humains réunis pour vivre l’impensable : déchirer un livre en 20 parties pour le lire ensemble. C’est ça, l’arpentage. Lire ensemble. Oser dire qu’on ne comprend rien. Qu’on n’a pas aimé. Qu’on adoré. Qu’il y a ce truc incroyable à la page 128 qu’on n’aurait jamais lu si on s’était perdu-e seul-e à la page 12. Et franchement, nous n’avons pas été de trop pour venir à bout du texte dense et intimidant de Olivier Hamant, « La troisième voie du vivant ». C’est là tout le secret de l’arpentage : transformer un texte exigeant en une expérience vivante grâce à la force du collectif. Chacun-e de nous a apporté sa curiosité, ses questions, ses réactions, ses émotions. Ici, le texte n’était plus seulement un objet à lire, il est devenu un terrain de jeu pour explorer, débattre, rire et réfléchir. On a partagé nos impressions, confronté nos compréhensions, échangé nos étonnements. Des concepts compliqués sont devenus accessibles. Des idées abstraites ont pris corps dans nos discussions. Le plaisir de la lecture était réel, immédiat, et partagé. Nous avons parlé cabillaud, dopamine, vent dans les feuilles, hasard, sérendipité, droit mou, flagelles, tangping et pâte feuilletée. Et puis aussi redondance et abondance. Et ça nous a fait rire. Et ça nous a fait réfléchir. C’était bien, quoi… C’est ça, la force de l’éducation populaire : rendre vivantes des idées complexes, stimuler la réflexion critique, créer du lien et montrer que même les textes les plus exigeants peuvent nourrir un échange collectif riche et joyeux. À la fin de la séance, chacun·e est reparti avec plus qu’un livre lu : une expérience, des nouvelles perspectives, des rencontres, et le souvenir d’avoir lu ensemble. Merci au Conviviabule et à Nathalie Ljuslin d’avoir rendu ça possible ici. Merci à vous toutes et tous, lecteurices acharné-es. Et merci à toi, Arthur ☀️ Massonneau pour avoir guidé cette soirée exceptionnelle. (texte de Florence Hügi)