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Description

GUSTAVE MOREAU (1826-1898)

Le jeune homme et la mort,

A gauche, version conservée au Fogg Art Museum, Harvard

A droite, version conservée Musée d’Orsay, Paris

Il existe de nombreuses répliques de l’original présenté au Salon de 1865.

Celle d’Orsay à droite donc et celle d’Harvard à gauche sont sensiblement différentes.

Sans vouloir jouer au jeux des 7 erreurs, on notera que la version d’Orsay montre un cadre peint dans la toile elle même, alors que l’autre non. La signature figure sur le cadre orné des fleurs qui le garnissent, exactement comme l’on pourrait garnir une tombe.

Une façon pour cette version d’insister sur l’idée que la Mort a déjà fait son oeuvre alors qu’elle n’ a pas commencé à agir dans l’autre version, celle de gauche d’une façon générale beaucoup plus vivante y compris dans les couleurs. Ne pas oublier que Gustave Moreau est LE représentant du mouvement symboliste.

Dans la version de droite, la mort a déjà tellement fait son oeuvre donc que le jeune homme s’apprête à disparaitre du cadre, son pied gauche s’en tenant déjà à la bordure extrême.

Par contre la mort elle-même représentée par une femme aux traits diaphanes et insaisissables, n’est pas différente selon les deux versions. C’est bien la même qui passe derrière le jeune homme et l’enlasse d’un mouvement que l’on imagine imperceptible, silencieux et glacial. Oui la Mort ou la Parque comme on voudra ,qui flotte dans les airs telle une créature invertébrée tient ferme son sablier en ne le quittant pas du regard, comme si elle ne voulait pas laisser passer un quart de seconde de trop.