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Description

Si tu ne m’aimais pas, dis-moi, fille insensée,Que balbutiais-tu dans ces fatales nuits ?Exerçais-tu ta langue à railler ta pensée ?Que voulaient donc ces pleurs, cette gorge oppressée,Ces sanglots et ces cris ?Ah ! si le plaisir seul t’arrachait ces tendresses,Si ce n’était que lui qu’en ce triste momentSur mes lèvres en feu tu couvrais de caressesComme un unique amant ;Si l’esprit et les sens, les baisers et les larmes,Se tiennent par la main de ta bouche à ton cœur,Et s’il te faut ainsi, pour y trouver des charmes,Sur l’autel du plaisir profaner le bonheur :Ah ! Laurette ! ah ! Laurette, idole de ma vie,Si le sombre démon de tes nuits d’insomnieSans ce masque de feu ne saurait faire un pas,Pourquoi l’évoquais-tu, si tu ne m’aimais pas ? Alfred de Musset, À Laure