Longtemps, la religion des Romains a été présentée comme un culte civique, une sorte de religion laïque exprimant davantage l’allégeance aux institutions qu’un véritable sens du sacré. Dans un récent ouvrage (Rites et religion à Rome, CNRS Éditions, 2019) l’historien John Scheid, professeur émérite au Collègue de France et membre de l’Académie des inscriptions et belles-lettres, s’élève contre cette vision résultant, selon lui, d’une longue incapacité à concevoir qu’au même titre que le dogme dans d’autres religions, les rites romains produisaient des énoncés religieux et un véritable ordre du monde.