Je suis allée à un concert vendredi, pour me changer les idées après une semaine intense derrière mon écran. Et tout d’un coup, j’ai entendu un refrain qui a résonné très fort :
“I’m wasting my body, don’t goI’m wasting my body, don’t goAnd what am I yearning for?I’ll never know”
En français:
“Je gaspille mon corps, ne pars pasJe gaspille mon corps, ne pars pasEt qu’est-ce que je désire vraiment ?Je ne le saurai jamais”
“Wasting my body” de Halima
1. Gâcher nos corps
En ce moment, j’ai l’impression de gâcher mon corps.- Quand je dissocie pour vivre ma journée purement par le contrôle de mon mental et la volonté de mon ego,- Quand je suis là physiquement, mais perdue dans des pensées anxieuses, recluse derrière ma porte blindée,- Quand je passe 8h derrière mon écran au travail, sans bouger, anesthésiée.Et en même temps, certains instants m’aident à ressentir pleinement mon corps, à sentir que quelque chose peut émerger à partir de lui. Il y a le lâcher-prise de la danse libre, je vous en parlais dans ma dernière lettre : Le mouvement qui guérit. Mais aussi le retour du travail à vélo, quand je passe sous un figuier qui sent incroyablement bon. Ou quand je prends dix minutes le matin pour respirer, sans mon écran de téléphone devant les yeux, juste avec mon corps.
Ce sont des rappels au corps, qui nous permettent de nous recentrer, de laisser, petit à petit, un désir plus profond se faire sentir et émerger de soi.
Et vous, quels sont les moments où vous avez l’impression de gâcher votre corps ? Et ceux qui vous permettent d’en profiter avec présence ?
2. Le centre du désir se trouve dans le corps
J’ai toujours cru que mes désirs se trouvaient dans ma tête : mes ambitions, mes projets, mes envies. Je sais piloter ma vie avec mon mental, contrôler ma discipline quotidienne pour me guider vers les décisions de mon cerveau. Mais en même temps, j’ai l’impression de ramer à contre-courant. De redoubler d’effort sans pouvoir lâcher les rames, sans savoir me laisser porter un peu, tout en ayant confiance que je vais dans la bonne direction.
C’est tout le travail que j’essaye de faire aujourd’hui : laisser plus d’espace à mon corps pour ressentir. Laisser plus de vide et de silence dans mon emploi du temps, pour que mon désir profond, celui qui vient littéralement de mes tripes, puisse émerger. Et les journées où je priorise mon corps, je suis plus à l’écoute de ce qui m’entoure, des opportunités, de la beauté d’un moment simple. Pour apprendre à lâcher la barre pour regarder le paysage, tout en ayant confiance que je vais garder mon cap.
3. La respiration de la vague, pour revenir au corps
La méditation du jour est une invitation à puiser dans une source d’énergie universelle, en visualisant une vague qui traverse votre corps, avec intention et présence.C’est une méditation que j’utilise pour lâcher prise. Quand le mental n’a plus réponse à tout, quand on se sent perdu·e, dépassé·e par les événements. Quand ramer de toutes nos forces ne fonctionne plus, qu’il est temps de lâcher les rames. De se laisser porter par le courant:
Visualiser une vague qui remonte tout au long de votre corps, du périnée jusqu’au sommet de votre crâne, avec votre inspiration.Puis la vague redescend, avec une très lente expiration, du sommet du crâne jusqu’à votre ancrage dans la terre.
Maintenant, la vague va plus loin : elle dépasse votre ancrage jusqu’au centre de la Terre, puis revient avec plus d’énergie, vous traverse à nouveau et s’allonge au-dessus de votre crâne, vers le reste de l’univers, au-dessus de vous.
Pour me soutenir, partagez cette lettre intime à quelqu’un que vous aimez :
PS : 🎤 Mes méditations intimes sont disponibles sur Spotify mais aussi, sur Apple podcast, pour vous permettre d’y accéder plus facilement, d’être présent à vous-même et de recharger les batteries ensemble. N’importe où et n’importe quand.
📚 Pour aller plus loin :
* Halima, Wasting my Body song (lien Shazam ici)
* On vous vole votre attention, Johann Hari
* Claude Monet, La Vague Verte (1865), La Vague (1880)