🎬 Fiche technique
Unitaire de 90min, diffusé le 14 juin 2025 sur France 3 dans la collection Meurtres à…. Cet unitaire, porté par Gil Alma et Alexia Barlier, mêle enquête criminelle et légende locale autour de la Vierge enceinte.
* Production : Les Films du Cygne (aussi derrière Les Bigornaux, un court-métrage d’Alice Vial et Clémence Madeleine-Perdrillat, et la série Extra diffusée sur Ciné+OCS), en coproduction avec France Télévisions, RTBF, RTS, avec le soutien de plusieurs régions françaises.
* Scénario : Thomas Griffet (Brigade du Fleuve, Cassandre) et Lionel Pasquier (Meurtres à Orléans, Meurtres sur le lac Léman).
* Réalisation : Sandrine Cohen (Meurtres dans le Cantal, Les Reclus).
🎭 Avec : Alexia Barlier (La Dernière Vague, Toutouyoutou), Gil Alma (Nos Chers Voisins, Kaboul Kitchen), et un casting secondaire incluant Hubert Delattre, enfants et habitants de la région.
📍 Tournage : Chartres, Maintenon, Château de Châteaudun (sept-oct 2024).🎯 Genre : Policier.
De bonnes audiences :
* Diffusion France 3 : 4,06 millions de téléspectateurs (27,7 % de PDA).
* Avec replay : environ 4,8 millions de vues.
Particularité : pour la première fois dans la collection, le duo d’enquêteurs est un couple marié à l’écran, en compétition pour le même poste de commissaire.
🔎 Analyse
Un duo complice et piquant
Ce qui fait vraiment le sel de cet épisode, c’est le couple d’enquêteurs formé par Gil Alma et Alexia Barlier. Leur dynamique est vive, naturelle, et surtout pleine de piques amusantes. On sent une vraie alchimie entre les deux comédiens, qui s’amusent à jouer sur les tensions conjugales et professionnelles de leurs personnages. Ce plaisir est communicatif : on aime les voir se chercher, se défier, se compléter malgré leurs divergences. Cela apporte au récit une légèreté bienvenue, presque ludique, qui contraste efficacement avec l’atmosphère sombre de l’enquête.
Une intrigue bien ficelée mais sans véritable twist
Sur le papier, le scénario coche toutes les cases du genre : un meurtre rituel dans la crypte de la cathédrale, une légende mystique autour de la Vierge enceinte, une compétition hiérarchique entre deux policiers. Mais on comprend assez tôt que le dénouement ne bouleversera pas les codes du genre. Les pistes sont claires, et certains comportements éveillent rapidement les soupçons… (SPOILER) notamment celui de la médecin légiste, qui adopte une posture froide, presque distante. Dès le milieu de l’enquête, son attitude suscite la méfiance. Pourtant, on se dit : “ce ne serait quand même pas quelqu’un des services de police”… Si. Ce choix peut décevoir : le twist, manque surtout de vraisemblance, car on peine à croire qu’un tel personnage, intégré dans l’équipe, puisse agir sans éveiller davantage de soupçons (FIN DU SPOILER).
Un féminisme esquissé… mais inabouti
L’unitaire aborde à plusieurs reprises la question de la place des femmes au sein de la famille et dans la police, à travers le personnage de Victoire Templard, qui vise un poste de commissaire contre son propre mari. L’opposition homme/femme et le plafond de verre sont bien là. Mais le scénario semble rapidement reculer devant ces tensions. (SPOILER) Plutôt que de les assumer jusqu’au bout, il introduit un personnage masculin, qui vient résoudre la rivalité dans le couple puisque c’est lui qui recevra la promotion… désamorçant ainsi le conflit principal. C’est une solution de facilité, qui évite de se positionner clairement… quitte à frustrer une partie du public. DOMMAGE ! (FIN DU SPOILER).
Des personnages secondaires touchants
Les personnages secondaires viennent contrebalancer un peu ces manques :
* Le petit garçon, mis à l’écart par ses deux parents flics, touche par sa douceur et sa résilience.
* Sa grand-mère pimente l’ensemble par son franc-parler, sa lucidité et son rôle de pilier familial.
* Le collègue flic stressé et tiraillé au sein du couple, quant à lui, apporte des respirations comiques bienvenues.
Ces figures apportent de l’émotion, de l’humour, et rendent l’univers moins rigide. Le polar devient alors plus tendre que tendu, un choix assumé par la réalisatrice Sandrine Cohen, qui joue sur les contrastes entre drame policier et comédie de couple.
Une vraie ambiance, malgré un décor un peu désert
Le tournage dans la crypte de la cathédrale de Chartres offre de belles séquences : lumière à la bougie, jeux d’ombre, atmosphère sacrée. La ville est bien mise en valeur… mais manque de vie. Peu de figurants, peu d’habitants dans les rues : cela donne un aspect un peu artificiel à l’univers. La ville semble hors du temps, comme figée pour les besoins de l’intrigue.
Conclusion
Un épisode chaleureux, esthétique, bien interprété, qui assume un ton plus soft et accessible que la moyenne des unitaires policiers. On regrette toutefois un manque d’ambition dans la résolution, et une dimension sur la condition féminine esquissée mais pas assumée.
Dans l’ensemble, Meurtres à Chartres reste une proposition plaisante, portée par un duo solide et amusant, dont la complicité fait tout le sel.
Regardez-le ICI (disponible jusqu’au 18/12/2025).