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Description

Synopsis

🎬 Fiche technique

Un meurtre (presque) parfait : tĂ©lĂ©film en deux parties (2×45 min).

Diffusion : sur TF1 le 3 novembre 2025, puis disponible en intĂ©gralitĂ© en replay sur TF1+ Ă  partir du mĂȘme jour.

* Production : Escazal Films et TF1 Production (coproduction) / Producteur.ices : Sophie Révil et Denis Carot.

* CrĂ©ation : Éliane Montane (ScĂšnes de MĂ©nages, Papa ou maman, Les petits meurtres d’Agatha Christie, DrĂŽle
).

* ScĂ©nario : Éliane Montane & Elsa ManĂ© (HPI, Le sens des choses
).

* RĂ©alisation : Christophe Douchand (Candice Renoir, CaĂŻn, Tandem, Les petits meurtres d’Agatha Christie
)

🎭 Avec : Claire Keim (Laure Mondo), ClĂ©mence Lassalas (Pica), Marie-Anne Chazel (Marianne Cayatte), Lionnel Astier (Joseph Mondoloni), Stanley Weber (BarthĂ©lĂ©my Cayatte), Charlotte des Georges (Charlotte), Nicolas Briançon (Yves Cayatte), BenoĂźt Moret (Titus Bernet), Dorcas Coppin (Marie-Joyce), Esteban (Diego Luardi), Ely Laurenty (Nemo), Brigitte Lucas (Brigitte), Michel Ferracci (Le Chat), FrĂ©dĂ©ric Poggi (DumĂ© le Grand), Didier Ferracci (DumĂ© le Petit), Simon Gillet (Boris), Jean-Baptiste Mazzucchelli (Nathan), Olivier Fazio (un gendarme).

📍 Tournage : RĂ©gion Provence-Alpes-CĂŽte d’Azur pour un pilote dont l’action se passe en Corse.

📈 Accueil & Audience : TF1 s’est hissĂ©e en tĂȘte des audiences lundi soir grĂące Ă  Un meurtre (presque) parfait, portĂ© par Claire Keim, avec en moyenne 3,75 millions de tĂ©lĂ©spectateurs (20,4% de PDA), dont 14,9% sur les 25-49 ans et 17,6% sur les FRDA-50. Le premier Ă©pisode avait dĂ©marrĂ© plus fort, Ă  4,0 millions (19,8% de PDA).

🔎 Analyse

Définition du Whodunit

Le whodunit (« who has done it ? » = « Qui a fait ça ? ») est une forme de fiction policiĂšre centrĂ©e sur l’énigme. L’intrigue repose sur la question : qui est l’auteur du crime ?. Un crime a eu lieu, plusieurs suspects sont possibles, et le spectateur dispose des mĂȘmes indices que l’enquĂȘteur ce qui lui permet, en thĂ©orie, de dĂ©duire l’identitĂ© du coupable avant la rĂ©vĂ©lation finale, qui survient au climax du rĂ©cit. Le plaisir du whodunit repose donc sur le jeu intellectuel : observer, comparer, formuler des hypothĂšses, se tromper, réévaluer, puis dĂ©couvrir si l’on avait raison. La rĂ©vĂ©lation finale est conçue comme un moment de satisfaction logique : toutes les piĂšces du puzzle s’emboĂźtent. L’enquĂȘte est gĂ©nĂ©ralement menĂ©e par un dĂ©tective excentrique, amateur ou semi-professionnel, dont l’originalitĂ© contribue au charme du genre.

Un whodunit
 qui n’en est pas vraiment un

Cette fiction se prĂ©sente comme un light murder mystery en Corse, avec une autrice de polar (Laure) et son assistante improvisĂ©e (Pica). L’enquĂȘte est le point de dĂ©part, mais le rĂ©cit s’oriente finalement vers un drama familial. Ici, l’objectif n’est pas de faire deviner le coupable au spectateur. On n’a d’ailleurs aucun moyen d’identifier les coupables avant la rĂ©vĂ©lation par Laure et Pica.L’enquĂȘte sert de cadre Ă©motionnel, pour rĂ©vĂ©ler :

* les tensions d’une famille puissante,

* les secrets qu’on enterre,

* les loyautés qui étouffent.

On n’est pas dans la dĂ©duction d’indices, mais dans l’accompagnement des personnages. Cela tient aussi au fait qu’il s’agit d’un pilote pensĂ© comme possible lancement de collection : la prioritĂ© est d’installer les figures principales et de crĂ©er de l’attachement, plutĂŽt que de proposer une Ă©nigme complexe. Peut-ĂȘtre que d’éventuels Ă©pisodes suivants laisseraient plus de place au jeu de l’enquĂȘte
 mĂȘme si ce n’est pas vraiment le modĂšle privilĂ©giĂ© par les chaĂźnes gĂ©nĂ©ralistes comme TF1 et M6, qui misent davantage sur l’émotion et la relation que sur la rĂ©flexion


Le modĂšle TF1 / M6 : Une enquĂȘte pensĂ©e pour accompagner, pas pour challenger

Comme dans beaucoup de fictions de prime time :

* le spectateur observe l’enquĂȘte plutĂŽt que d’y participer activement,

* les révélations arrivent plus par aveux que par reconstitution logique,

* l’émotion prend le dessus sur le raisonnement.

L’objectif est que le spectateur puisse suivre l’intrigue sans effort particulier, mais surtout rester attachĂ© au cƓur Ă©motionnel des personnages. On se retrouve donc avec un spectateur plutĂŽt passif, qui ne cherche pas Ă  rĂ©soudre l’enquĂȘte mais se laisse porter. C’est trĂšs probablement un choix Ă©ditorial : privilĂ©gier la comprĂ©hension immĂ©diate pour que le plus grand nombre puisse regarder, y compris ceux qui ne sont pas pleinement concentrĂ©s ou qui font autre chose en mĂȘme temps.

Historiquement, les chaĂźnes gĂ©nĂ©ralistes se sont construites sur un modĂšle publicitaire oĂč l’objectif Ă©tait de rassembler un public large et stable, autrefois rĂ©sumĂ© sous la figure de la « mĂ©nagĂšre », aujourd’hui rebaptisĂ©e « femme responsable des achats ». Le terme a Ă©voluĂ©, mais la logique reste la mĂȘme : proposer des programmes qui accompagnent, qui n’exigent pas, et qui assurent la continuitĂ© de l’attention plutĂŽt que la mobilisation de la rĂ©flexion.

Le duo Laure / Pica au cƓur de la fiction

Ce qui fonctionne particuliĂšrement bien :

* Deux générations de femmes, deux tempéraments, deux façons de lire le monde.

* Laure est dans la réflexion, assez fermée émotionnellement, construite dans le contrÎle.

* Pica est plutÎt dans la spontanéité et plus chaleureuse.

Leur relation fait vivre l’histoire autant que l’intrigue. C’est un duo qui porte le ton, le rythme et l’émotion.

Ce qui est réussi

* Le ton léger.

* L’humour discret (Pica qui cache une oreille dans le sable, qui se trompe de valises, le styliste
).

* Des personnages féminins nombreux et variés.

* Les effets Ă©ditoriaux du dĂ©but d’épisode, qui prĂ©sentent les personnages avec des flĂšches et annotations, apportent une touche moderne et ludique. Dommage que ce procĂ©dĂ© ne soit utilisĂ© qu’au tout dĂ©but.

* DĂ©coupage en “Jour 1 / Jour 2 / Jour 3” permettant de comprendre la timeline mĂȘme si ça met surtout en valeur les blocs narratifs.

* On apprend au passage deux ou trois petites choses sur les coutumes corses (expressions, fleurs locales, ambiance), ce qui participe au charme du décor.

Ce qui convainc un peu moins

* Le spectateur ne peut jamais enquĂȘter rĂ©ellement.

* Trop de personnages secondaires assez peu exploités.

* Certaines révélations arrivent un peu vite.

* Le final condense beaucoup d’informations.

* Intrigue policiùre assez classique dans l’ensemble.

En conclusion

Un meurtre (presque) parfait est une fiction qui se regarde bien : c’est lĂ©ger, parfois drĂŽle, bien jouĂ©, avec un duo fĂ©minin attachant. Ce n’est pas un whodunit Ă  proprement parler, mais plutĂŽt un drama familial habillĂ© en policier, oĂč l’enquĂȘte sert surtout Ă  rĂ©vĂ©ler les liens, les blessures et les secrets. Un visionnage cohĂ©rent de “fiction de compagnie” : on reste avant tout pour les personnages, plus que pour l’énigme.

Regardez-la ICI.



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