Pourquoi ressortir une interview vieille de cinq ans et qui avait disparu du web ?Parce qu'Axel Kahn n'était pas n'importe quel scientifique et que lorsqu'on réécoute cet enregistrement on est stupéfait de l'actualité de ses propos, ceux notamment concernant une France en "déprise industrielle", une France toute proche de faire sécession, correspondant à cette portion importante du territoire qu'on appelait autrefois "la diagonale du vide" (on parle maintenant de "diagonale des faibles densités"). Deux ans à l'avance, l'analyse d'Axel Kahn préfigurait, avec une étonnante acuité, la crise des "gilets jaunes". Passionnante également, sa perception de la liberté et du patriotisme.Par ailleurs, ce qui me frappe dans cet entretien c'est tout à la fois la cordialité avec laquelle il s'adresse à la centaine de personnes venues l'écouter ce jour-là que l'extrême clarté empreinte de simplicité avec laquelle il s'exprime.Axel Kahn n'était pas seulement le chercheur, biologiste, philosophe, ancien président de l'université Paris-Descartes que tout le monde connaissait, mais un citoyen engagé, jusqu'au combat politique, constamment soucieux de l'avenir de son pays. En outre, il adorait venir à la rencontre du public et avait donc accepté sans hésiter de répondre à l'invitation que lui avait faite la librairie Majolire de Bourgoin-Jallieu pour présenter deux de ses livres, "Pensées en chemin, ma France des Ardennes au Pays Basque" (Stock 2014) et "Entre deux mers, voyage au bout de soi" (Stock 2015). Les pauses musicales, - Jean Ferrat "Que la montagne est belle", Hector Berlioz un extrait de "Harold en Italie - , avaient été choisies par Axel Kahn. Dominique Molin 15/07/2021