"Je m'appelle Clara, je suis psychologue.J'ai 27 ans, je me considère comme féministe depuis à peu près mes 15, 16 ans, donc ça fait une dizaine d'années que je suis dans ces milieux-là, et que je vois un petit peu comment ça évolue, surtout au niveau des jeunes féministes : des questions qu'on ne se posait peut-être pas forcément avant, des façons, aussi, de dialoguer, qui ont changé. Ça a eu un impact aussi dans mon quotidien au niveau du travail, parce que certaines questions qu'on se pose aujourd'hui dans les espaces féministes, notamment sur la question du genre, se posent aussi en psychiatrie (parce que c'est là que je travaille). On reçoit de plus en plus de jeunes entre 16 et 23-24 ans qui se posent aussi ces questions, mais qu'on suit, et avec qui ça peut être compliqué de dialoguer, parce qu'il y a, d'un côté le discours qu'ils ont sur Internet, puis après, il y a notre discours à nous, en tant que professionnel.les.Et parfois les deux discours clashent un peu.Alors moi, je n’ai pas toujours été féministe radicale ! Au début, je suis arrivée dans le féminisme, je pense comme un peu tout le monde, par la grande porte. Et je pense qu'aujourd'hui la grande porte c'est le “féminisme libéral”, parce que c'est celui qui est le plus présent dans les médias, c'est celui qui est le plus vendeur, le plus accepté. Moi, je pense que c'est aussi parce que c'est celui qui est le moins dangereux pour le sexisme bien intégré dans notre société !"Clara, rebelle du genre