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Description

Avec Michel Alhadeff Jones.

Le temps est victime de sa polysémie. Il est à la fois le temps mesuré, par les systèmes de mesure, les systèmes de navigation, par les oscillations de l’atome de césium qui définissent la seconde. Il est ordonné et on lui donne une valeur : le temps de travail, le temps de cerveau disponible.

À la fois il nous rythme, comme les saisons, et les rythmes circadiens, les fameuses horloges biologiques ; mais par ailleurs nous le ressentons également comme s’il pouvait s’étirer ou se contracter, par la vitesse, l’ennui, l’attente, la poésie, l’art.

Il nous construit, par la paléontologie et l’histoire et pourtant il nous rappelle notre insignifiance à chaque fois que l’on regarde une étoile, car on la regarde telle qu’elle était il y a plusieurs milliers d’années, le temps que la lumière nous parvienne.

Il nous poursuit, c’est le temps de la jeunesse, du vieillissement et de la mort.

Mais alors, plongé dans notre quotidien, que faire de toutes ses représentations ? Et si je vous proposais, demain, au boulot, de rêvasser, les yeux dans le vague, en regardant la tasse dont le café se refroidit lentement, et se demander comme St Augustin « Qu’est-ce donc que le temps ? Si personne ne me le demande, je le sais ; si je cherche à l’expliquer à celui qui m’interroge, je ne le sais plus. »

Et vous me répondriez à juste titre « Bien sûr que non, je ne vais pas me mettre à philosopher au travail, je n’ai pas le temps ! »