Beata Umubyeyi Mairesse, lauréate du Prix des cinq continents de la Francophonie pour son premier roman, Tous tes enfants dispersés (Autrement, 2019), publie chez le même éditeur Consolée, un superbe roman sortant notamment de l’oubli un scandale méconnu de l’histoire coloniale.
Année 1954. Nous sommes au Rwanda alors sous tutelle belge. Consolée, l’enfant d’un Blanc et d’une Rwandaise, est retirée à sa famille noire afin d’être placée dans une institution pour « enfants mulâtres ». Le discours colonial n’autorise pas le métissage, considéré comme un désordre. L’erreur doit être corrigée, tout doit rentrer dans l’ordre. Que se passe-t-il dans la tête de l’enfant saisissant à travers les bribes d’une conversation entre sa mère et l’un de ses oncles, qu’elle doit être rendue aux Blancs ? Qu’emporte avec elle Consolée arrachée à sa mère et à son grand-père avec qui elle a tissé une relation si forte qu’elle guidera tout au long de sa vie sa recherche de l’harmonie et d’une relation pleine d’empathie pour le monde, la nature, le cosmos, en phase avec tous les vivants ?
Soixante-cinq plus tard, Ramata, une quinquagénaire d’origine sénégalaise, effectue un stage d’art-thérapie dans un Ehpad du Sud-Ouest de la France. Elle y rencontre Madame Astrida, une vieille femme métisse atteinte de la maladie d’Alzheimer qui perd l’usage du français et s’exprime dans une langue inconnue. En tentant de reconstituer le puzzle de la vie de cette femme, en menant une véritable enquête, à l’instar de l’enquête menée par Beata Umubyeyi Mairesse pour faire sortir de l’oubli cet aspect peu connu de l’histoire coloniale, Ramata...