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Description

Porno Circuit 03 
Enregistré le 22.05.22 au Terrain Gurzelen, Biel 
Production Lumpen Station ©
Orchestration, production executive: Sara Strasser
Texte et lecture: Delphine Ayrton 
Musiques: Hervé Thiot (Airbios), Marcelle Meylan (Marchy's Magic Bowls), Steve Lachat

Porno Circuit III boucle son exploration sur le vaste thème de la pornographie en vous proposant un voyage sous forme de conte porté par la voix de Delphine Ayrton, des vibrations de Marchy’s magic bowls, le tambour de Steve Lachat et des interventions sonores d’Airbios & Seedway.
Ce troisième volet invite l’écouteur à mobiliser sa propre fantaisie pornographique à travers des expériences sensorielles auditives et vibratoires. Assis, debout, ou bien encore mieux, allongé... il s’agit de laisser éclore la pornographie qui sommeille en soi. Sans consommation, ici, il est question d’aller à la rencontre de ses propres images internes et de faire place aux sensations qui nous habitent en vue de se réapproprier sa propre pornographie et laisser œuvrer ses fantasmes. Comme lors des deux premiers volets, ce concept a comme seule prétention de sillonner diverses perspectives sur un sujet polymorphe, polémique, polysémique, subjectif, controversé et en constante mutation. Et non de le cerner.

Historique I et II volet :

Quel rapport entre la déchéance humaine, la consommation et le Porno ? Entre dégénérescence, possession, désir et le pouvoir, que devient le plaisir obscène de la chaire et sa fantaisie ? Sans débat, sans discussion, sans réponses, Porno Circuit entrecroise les regards pour pénétrer l’univers envoûtant, humide et profond du fantasme.
Porno Circuit continue son immersion dans l’univers controversé/subversif, polymorphe et subjectif de la pornographie. Au programme de ce deuxième volet, une mise à jeu libre et ludique où s’entrecroisent différentes perspectives sur le sujet. Abominable, abusive pour certains, nécessaire pour d’autres, vulgaire, obscène et au même temps attractive et magnétique. Indécente jusqu’au fond, la pornographie dans le contexte du Porno Circuit reflète une volonté de liberté expressive permettant de sortir des convenances, d’élargir les formes, sans vouloir les cerner. Bien que cela soit aujourd’hui une thématique vulgarisée, populaire, qui pourrait en faire soupirer certains... ha, non, pff, pas encore de la pornographie, comme un plat réchauffé à toutes les sauces, elle n’en reste pas moins présente, vivante et indiscernable.

Porno Circuit s’intéresse à la pornographie au sens large du terme. C’est avec une philosophie d’observateur du phénomène et de son mode d’existence multiple qu’elle est abordée sans jugement de valeur. La pornographie devient pour le Porno Circuit, un véhicule d’exploration et d’expression libre. Un peu comme un espace laboratoire de création. La pornographie évolue ici en un modèle de curiosité et d’expression de changements sociétal où les mots clés sont la démesure, l’obscénité, la grossièreté ainsi que la consommation qui exploite nos instincts sexuels. C’est évident que chacun à sa propre représentation ou bien références à la pornographie. Pour illustrer ce propos, un texte de Gilles Lapouge, qu’on retrouve sur le web site d’universalis.fr :
« C'est une entreprise infinie que de définir la pornographie et de marquer ses différences et ses similitudes avec son distingué voisin, l'érotisme. Beaucoup s'y sont appliqués et l'exercice est devenu académique. C'est que ces deux notions sont à la fois enchevêtrées et remuantes. Elles bougent à mesure que passent les siècles et, parfois, elles échangent leurs places. Dix ans ou cent ans ont suffi pour que Flaubert, Miller, Pauline Réage ou Emmanuelle Arsan cessent d'être obscènes ou pornographiques pour gagner d'autres labels : classiques ou érotiques. L'érotisme est souvent la pornographie de la veille.
D'une culture à une autre, de même, les frontières de la pornographie sont variables. Les Suédois ont longtemps tout regardé sans honte ni surprise quand certains pays musulmans ou socialistes détestent le plus timide des strip-teases. (Je tiens à ouvrir une parenthèse et préciser, qu’on parle ici des années 60 à 80, et qu’aujourd’hui les lois se sont durcies à ce sujet en suède). Enfin, la pornographie est taillée sur mesure pour chaque individu. Chacun sécrète sa propre pornographie. Ce qui choque l'un réjouit son voisin ou le laisse de marbre.
Comment, dans ces conditions, avancer une définition stable et universelle de la pornographie ? En vérité, ce terme est étrange en ce qu'il semble privé de contenu et de contour en même temps. C'est un sac vide dans lequel chacun entasse ce qu'il veut – parfois son rêve et parfois son dégoût –, compte tenu de sa culture, de sa classe sociale, de l'éducation qu'il a subie, de ses fantasmes. Lewis Carroll a inventé le mot valise. Le mot « pornographie » pourrait passer pour un « mot poubelle » chargé de recueillir tout ce que, de l'érotisme, de la sexualité ou de la volupté, on refuse ou convoite. Robbe-Grillet résume cela par sa formule : « La pornographie, c'est l'érotisme des autres. » Et l'on pourrait ajouter cette nuance : « Dis-moi ce que tu tiens pour pornographique et je te dirai qui tu es. » Fin de citation.

Porno Circuit s’intéresse à la diversité de perceptions, de relations au sujet et à la forme évolutive, qui mute au rythme de la société. Hybride, elle se mélange à d’autres corps pour continuer à exercer son pouvoir de dopamine. Dans le cadre du premier volet, le format sonore s’est inscrit dans une volonté de ne pas débattre, de ne pas chercher de réponses. Bien au contraire, de lui donner de l’espace, de la flexibilité, un peu de liberté, de sensualité et du mystère à travers le SON. Et aussi, c’était une invitation à l’auditeur de mobiliser ses propres images internes.

Aujourd’hui, ce volume 2, fait un pas en avant en explorant la Pornographie comme étant un phénomène vivant, du vivant et vise à élargir le sujet sans prétendre le cerner. C’est avec un esprit ludique et parés d’une âme d’explorateurs que les participants vont vous partager leurs jeux immersifs sur le sujet. Porno Circuit garde son désir de solliciter votre curiosité et votre ouverture d’esprit en entrecroisant divers paradigmes.

La Pornographie recèle suffisamment d’ingrédients pour générer la mise en mouvement de nos imaginaires entre autres. Polysémique, polymorphe, subjective, mutante, sujet, objet, grossière, obscène, elle génère par son indécence une attirance ou et un rejet. Abominable pour certains, nécessaire pour d’autres, vulgaire et au même temps attractive et magnétique, indécente, elle permet de sortir des convenances, d’élargir les formes, de les ultra dépasser. Et ça, c’est bon.