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L’objectif de Poutine est clair : utiliser le président américain comme complice, conscient ou pas, pour forcer l’Ukraine à des concessions territoriales et la faire capituler. La rencontre, qui devait être celle de la « poursuite de la paix » à Anchorage a tourné à l’« humiliation auto-infligée » pour Washington, sans la moindre contrepartie. Fasciné par l’ancien officier du KGB, Trump lui a offert une légitimation spectaculaire sur le sol américain. Si le pire, un « Yalta de l’Arctique », semble pour l’heure avoir été évité, les dirigeants européens sont attendus à la Maison-Blanche ce soir pour tenter de raisonner un président qui a conseillé à l’Ukraine d’« accepter le deal » en convoquant Zelensky dans le bureau ovale, seul, pour mieux le faire fléchir, qui retrouvera ensuite plusieurs dirigeants venus le soutenir. Ce dont les Européens devraient se souvenir, c’est qu’ils sont position de force, comme l’a rappelé l’historienne Françoise Thom dans une chronique publiée dans le Monde, car la Russie dépend économiquement essentiellement de l’Europe. Encore faudrait-il, qu’ensemble, ces dirigeants se révèlent à la hauteur de la tâche, contrairement à leurs ainés à Munich. Ce serait un excellent départ pour cette « nouvelle diplomatie » à laquelle hier Emmanuel Macron a fait référence. Après les belles paroles, l’heure est venue de passer à l’acte en soutenant l’Ukraine et en déjouant un piège aussi grossier qu’abject de la part d’un pays que l’on veut croire encore notre allié