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Pour David Graeber, un bullshit job (job à la con) « c’est un boulot si inutile, absurde, voire néfaste, que même le salarié ne peut en justifier l’existence, bien que le ‘contrat’ avec son employeur l’oblige à prétendre qu’il existe une utilité à son travail. Ceux qui occupent ces boulots à la con, écrit-il, sont souvent entourés d’honneur et de prestige ; ils sont respectés, bien rémunérés (…). Pourtant, ils sont secrètement conscients de n’avoir rien accompli, (…), ils savent que tout est construit sur un mensonge. »

Une réflexion qui, de prime abord, peut sembler absurde si, en 2017/2018, des sondages n'avaient pas révélé que 37% des employé.e.s en Grande Bretagne ont affirmé avoir un “boulot à la con” et 13% ont dit n’en être “pas sûrs”. Aux Pays-Bas, 40% ont reconnu que leur travail n’avait aucune bonne raison d’exister...

Dans Bullshit jobs, l'essayiste propose une analyse et ouvre des pistes de réflexion ; une manière de penser autrement le monde du travail et ses interactions… C’est même ainsi qu’il qualifiait son propre métier : « Nous [les anthropologues] avons étudié comment d’autres sociétés fonctionnaient ; nous sommes les gardiens d’un trésor de possibilités qu’il nous faut partager pour rappeler à nos contemporains que notre modèle de société n’est pas le seul. »

C’est là, à mon sens, le talent de l’auteur : faire passer des idées en se mettant à la place de celles et ceux qui le lisent... quitte à provoquer des contre-analyses, si ce n'est et des débats, qui ont toute leur place pour un sujet qui n'est que trop peu abordé.

Bullshit jobs de David Graeber, traduit en français par Élise Roy, Les Liens qui libèrent, 2018.

Extraits sonores :

Montage et réalisation : Othmane Jmad

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