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 Je vous propose aujourd’hui d’aborder un sujet dont il est en général difficile de parler, mais qui, pourtant, concerne tous les cyclistes, professionnel aguerri comme amateur du dimanche, femme ou homme ! Tout cycliste a déjà connu ce problème pendant ou après une sortie.

Il s’agit des douleurs aux fesses. Douleurs qui peuvent gênantes, voire même devenir invalidantes. 

Et s'il est particulièrement difficile d’en parler, si ce n’est en banalisant le problème, voire en s’en moquant, ces complications, allant de l’irritation jusqu’à la compression du nerf honteux, ne doivent cependant pas être prises à la légère

Les complications qui se développent sont souvent mal placées, douloureuses, interdisent souvent le cycliste de pouvoir s’asseoir et sont parfois vraiment handicapantes

Or leur localisation invite généralement à vouloir s’auto-médicaliser, ce qui, en fonction de l’affection, n’est pas toujours possible. 

Avant tout, il convient, peut-être, de rappeler ce qu’est le périnée 

Le périnée, ou plancher pelvien, est un muscle qui se situe sur la paroi inférieure du pelvis. Il forme comme un hamac de muscles entrecroisés qui constituent le fond du bassin. Son rôle est de soutenir les organes digestifs inférieurs, les voies urinaires (c'est lui qui assure la fermeture et l'ouverture de la vessie) et enfin les voies génitales, assurant ainsi la continence… Sa structure est différente chez l'homme et chez la femme. 

Le plancher pelvien est donc la zone qui est directement en contact avec la selle de vélo et les douleurs du séant qui y sont liées sont celles dues au contact du périnée avec la selle. 

A/ Quels sont les types de problèmes rencontrés ? 

Il faut bien comprendre que pédaler pendant des heures sur une selle dure, rigide, met à mal les ischions (os constitutifs de l'os iliaque) et la zone périnéale, zone très fragile notamment au niveau de la peau et des tissus sous-cutanés. 

Toujours en action et subissant de nombreuses contraintes répétées (compressions, frottements, etc.) combinées à la chaleur produite par le corps ainsi qu’à l’humidité liée à la transpiration ((qui favorisent la macération et le développement de bactéries), on comprend aisément pourquoi des douleurs fessières peuvent apparaitre. 

 Elles se traduisent par 

1/ Lésions dites de frottements 

Les lésions dites de frottements peuvent être cutanées et sous cutanées

Quelques exemples: 

Lésions cutanées 

TRAITEMENT 

Pour certaines de ces lésions, une automédication peut se faire avec notamment : 

Mais lorsque les douleurs persistent et que les lésions s’aggravent ou ne disparaissent pas, une visite médicale s’impose. Par exemple pour l’anthrax qui peut parfois se compliquer d’un syndrome général, avec frissons, fièvre, douleur et syndrome pseudo-grippal. Le traitement doit être réalisé sous forme d’incision, en milieu septique et chirurgical

Lésions sous-cutanées 

C’est une lésion, non inflammatoire, qui siège derrière les bourses, qui est mobile et qui peut atteindre parfois la taille d’un testicule. Elle peut être bilatérale. C'est une lésion dite persistante qui ne disparait pas même à l’arrêt du vélo. Elle n’est pas douloureuse, mais très gênante, car cette boule s’interpose entre la selle et le périnée et rend la position et le pédalage difficiles. 

→ Le traitement est chirurgical

2/ les lésions de compressions 

Compression du nerf honteux interne ou syndrome d’Aldock 

Le « nerf honteux » ou nerf pudendal assure la sensibilité de l’entrejambe. Il peut être comprimé lorsque vous pédalez, car il est écrasé entre le bassin et la selle. Il en résulte une douleur qui peut être intense. Au début, les douleurs sont soulagées lorsque par exemple le cycliste passe en danseuse, elles peuvent même disparaitre après quelques minutes de pédalage, mais parfois, elle peut parfois se prolonger dans la vie quotidienne. C’est pourquoi il convient d’agir rapidement dès l’apparition des symptômes. 

Quels sont-ils ? 

Traitement : 

B/ On peut donc agir afin d’éviter ce type de problèmes ou de les palier. 

1. En prévention avant l’entraînement 

On va chercher à réduire le frottement avec la selle : 

- par application d’une crème à chamois, pour ceux susceptibles aux infections, l’application d’une crème ou pommade visant à absorber l’humidité (la crème d’oxyde de zinc par exemple) 

— Choisissez un cuissard confortable, de bonne qualité, avec un tissu qui respire, et dont le chamois correspond à votre morphologie (ne pas hésiter à tester en magasin les cuissards voire même à s’assoir sur les vélos). Veillez à retirer le vêtement le plus tôt possible après votre sortie et le laver avec des savons doux, et ne pas le faire sécher à haute température. (rappel : le cuissard se porte sans sous-vêtement) 

- Choisissez une selle adaptée et appropriée. N’hésitez à vous faire conseiller en portant une attention à l’inclinaison et la taille de la selle. 

- Revoir votre positionnement sur votre vélo : prévoir une étude posturale qui demeure essentielle 

- avoir une hygiène 

- Changer de position régulièrement 

2. Options de traitements si les symptômes apparaissent 

Comme on l’a vu, les traitements dépendent de l’affection et du degré de celle-ci. Mais globalement, un matériel de qualité et adapté, une bonne hygiène corporelle, une étude posturale permettant un réglage personnalisé du vélo, et le repos permettent déjà de minimiser les risques. 

Il convient aussi d’apprendre à gérer les sorties et donc l’entrainement. Il est préférable de limiter la durée des sorties pour les augmenter progressivement pour permettre au corps de s’adapter. Privilégier le repos également.

Enfin, suivant les lésions, l’application de crème localement, la prise d’antalgique ou d’anti-inflammatoire, voire des infiltrations pourront être préconisées, et en dernier recours une libération chirurgicale peut être envisagée. 

Dans tous les cas, quand les symptômes apparaissent, il reste essentiel de consulter un médecin.