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Au marché, dans les bus 207 et dans les couloirs du palais du Peuple. Tout le monde parle du RAM, le Registre des appareils mobiles. Mis en place depuis un an, ce registre est une base de données qui collecte les numéros d'identification internationale des appareils portables. C'est un systÚme mis en place, d'aprÚs les initiateurs, pour combattre le vol et le piratage des téléphones.

C'est la taxe créée pour financer ce RAM qui est Ă  la base de la polĂ©mique. Mercredi, le ministre des Postes, TĂ©lĂ©communications et Nouvelles technologies de l'information et de la communication, Augustin KIbassa Maliba, Ă©tait Ă  l’AssemblĂ©e nationale pour dĂ©fendre la taxe RAM ; aujourd'hui nous abordons le sujet sur Po Na GEC, la capsule audio hebdomadaire du Groupe d'Ă©tude sur le Congo (GEC), basĂ© Ă  l'UniversitĂ© de New York, qui tente d'Ă©clairer l'actualitĂ© congolaise. Je suis Jason Stearns, le directeur du GEC. Nous sommes le vendredi 15 octobre 2021.

La taxe est de 7 dollars par an. Payable en six Ă©chĂ©ances, elle est automatiquement prĂ©levĂ©e sur des crĂ©dits de communication Ă  la recharge. Il s'agit d'un effort, selon Kibassa Maliba, pour maximiser les revenus dans un pays qui a l'un des pires niveaux de gĂ©nĂ©ration de revenus en Afrique - il n'est capable de rassembler que 8% de son PIB en revenus, deux fois plus bas que des pays comme la Mauritanie, le Rwanda ou le Mali.  Et Kibassa Maliba avait de grands projets pour cette taxe : selon lui, cette taxe n'Ă©tait pas seulement censĂ©e financer le registre, mais aussi l'accĂšs gratuit Ă  internet dans les universitĂ©s de l'État et autres espaces publics, ainsi que la construction des centres de formation de jeunes et plusieurs projets qui figurent dans le plan national du numĂ©rique. Huit diffĂ©rents sites Wifi gratuits sont dĂ©jĂ  opĂ©rationnels, dit le ministre, et le registre permet dĂ©jĂ  d'Ă©viter les vols et les fraudes.

Mais les problĂšmes sont nombreux. Aucun de ces projets ne figure dans la loi des finances de cette annĂ©e, comme le souligne l'ONG l'Observatoire de la dĂ©pense publique (Odep). L'Odep est Ă©galement sceptique quant au montant que le gouvernement dit vouloir rĂ©unir : 48 millions de dollars en 2021. Pour un pays qui compte au moins 38 millions d'abonnements tĂ©lĂ©phoniques, les recettes devraient ĂȘtre plusieurs fois supĂ©rieures. Claude Misare, un parlementaire d'Uvira, affirme que 80 millions de dollars ont dĂ©jĂ  Ă©tĂ© rĂ©coltĂ©s, bien que le ministre affirme qu'il ne s'agit que de 25 millions. En outre, la taxe est rĂ©gressive - elle est la mĂȘme, quel que soit le revenu, et les consommateurs se sont plaints d'ĂȘtre prĂ©levĂ©s deux, voire trois fois.

La taxe est devenue une épine dans le pied de la coalition au pouvoir. Plusieurs des principaux critiques au Parlement sont membres de l'Union sacrée et 100 députés ont signé une motion de défiance, essentiellement des membres de la coalition FCC de Joseph Kabila, demandant la démission de Kibassa-Maliba.

Sous pression, la coalition au pouvoir a convoquĂ© une rĂ©union mardi soir pour discuter de la question., Des participants, dĂ©putĂ©s pour la plupart, sont apparemment parvenus Ă  un accord pour dĂ©fendre leur ministre : mercredi, dans l’incertitude d’un vote secret, la coalition au pouvoir a provoquĂ© une motion incidentielle votĂ©e Ă  main levĂ©e pour rejeter la motion de dĂ©fiance. Kibassa-Maliba a essayĂ© de rassurer que le gouvernement allait trancher sur l'avenir du RAM. Avec des clients confrontĂ©s Ă  des paiements rĂ©guliers, ce dossier est loin d'ĂȘtre terminĂ©.

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