Poser la question de l’enseignement de la philosophie en France, c’est, d’abord, reconnaître cette caractéristique française qui est d’exposer dès le secondaire les élèves non aux grands courants ni à l’histoire de doctrine, mais aux problèmes et aux problématiques de la pensée philosophique et ainsi rappeler, maintenir, soutenir l’engagement pédagogique de faire de la philosophie une pierre de voûte de la formation intellectuelle, culturelle et civique de tout un chacun. Mais c’est aussi, et peut-être surtout, ne pas esquiver la lourde tâche d’élaborer une réflexion approfondie et circonstanciée sur les nouveaux défis et difficultés que pourrait connaître l’enseignement de la discipline aujourd’hui : défis « internes », tenant à sa réorganisation, dont il faut évaluer la nécessité, et défis « externes », venant de nouvelles donnes sociales, économiques, politiques et technologiques. Faire l’état des lieux de l’enseignement de la philosophie en France, c’est s’interroger sur le sens que doit avoir une « réforme » et les perspectives que celle-ci peut ouvrir ou fermer. La « pensée française » doit grandement à la présence d’un enseignement de la philosophie dispensé aux lycéens et lycéennes. Cette présence est-elle toujours garantie ? Sous quelle forme peut-elle se révéler encore plus féconde ? Qu’en est-il aujourd’hui, qu’en sera-t-il demain, de l’enseignement de la philosophie en France ?
Présentée par Robert Maggiori, philosophe et membre fondateur des Rencontres Philosophiques de Monaco.
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