Le Gérard a disparu !
Comme si c'était hier les habitants du quartier du Luth à Gennevilliers s'en souviennent. Même ceux qui n'étaient pas là à l'époque.
Que reste-t-il 15 ans après le fracas de la démolition d'un immeuble ?
La poussière s'envole mais qu'en est il des souvenirs... et des fantasmes.
Pendant trois mois Fatma, Isabelle, Dora, Saliha, Michèle et Joseph, habitants de ce quartier d'Ile de France se sont prêtés au jeu d'un atelier d'écriture pour redonner vie au Gérard.
Très vite lorsque nous avons commencé à interroger la mémoire du Luth
avec les habitant(e)s participant à ce projet nous nous sommes rendus
compte que planait encore sur ce quartier le souvenir diffus mais
présent du Gérard...
Un immeuble né en 1967 et qui avait acquis le statut de symbole y
compris auprès d'habitants arrivés dans le quartier après sa démolition.
Cette barre gigantesque avec ses couloirs "longs comme un train", fut pendant longtemps la signature du Luth.
Le sujet était donc tout trouvé pour essayer de faire un module
collectif qui pourrait réunir ceux qui avait connu le Gérard et ceux qui
en avait simplement entendu parler...
Car tous avait quelque chose à dire ce qui coïncidait parfaitement avec
les deux objectifs du projet : raconter une mémoire collective de
manière subjective et engager un processus d'écriture.
C'était amusant de voir que les immeubles du quartier avaient été humanisé
par les habitants qui les appelaient par le prénom de leurs parrains...
le Jean jacques (Rousseau), le Gérard ( Philippe)
Nous avons donc décidé dans l'écriture de travailler sur cette
personnalisation du "Gérard" qui réveillait à la fois des souvenirs
concrets pour certain-e-s mais aussi l'imagination d'autres.
La manière dont l'ombre d'un batiment détruit il y a maintenant plus de
15 ans, plane encore sur le quartier dit beaucoup de l'attachement des
habitants au quartier et de la construction d'une mémoire symbolique et
patrimoniale qui échappe à ceux qui ne résident pas dans le quartier.
Un atelier d'écriture radiophonique mis en oeuvre avec la Direction de la musique et de la création culturelle de Radio France et le centre Aimé Césaire de Gennevilliers.
Remerciements : Celine Illa
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