Il était une fois, en Ausonie, trois Canailles et un Edante, saucissonnés pendant leur sommeil par des norcitans porcins qui comptaient les transformer en charcuterie.
Mais bientôt, Pio leur retournait la tête en leur faisant croire qu’une armée allait bientôt venir les secourir. Et contre toute attente, la cochonaille le crut.
La caravane des norcitans prit la fuite, laissant les Canailles sur le bord du chemin tandis qu’Atrante semblait se dessiner au loin.
Accélérant le pas vers leur destination, Zeferina qui plus est poursuivie par des mouettes charognards la prenant pour du poisson pourri, les Canailles assistèrent bientôt à des négociations de part et d’autres des remparts de la ville entre les troupes assiégeantes des cités de Fourneau et Aurocastre menées par la connétable morgante Ticina et les assiégés menés par le connétable inexistant Surcot qui les accueillait en leur catapultant des vaches quinotariennes.
Et tandis que Pio et Ricochet se faisaient passer pour des espions prétendant avoir toute autorité sur les troupes d’envahisseurs, Zeferina contourna les remparts et nagea jusque dans le port d’Atrante afin d’emprunter, à la faveur de la nuit tombante, une barque pour permettre à ses compagnons de pénétrer dans la cité portuaire.
Et quelques coups de rames plus tard, les Canailles se trouvaient en ville, face à des avis de recherche les représentant tous trois. Puis, suivant l’instinct et l’estomac de Pio à travers les ruelles sombres, les compagnons aboutirent dans la taverne du Ratacoin.
Là-bas, ils se virent invités à la table d’un ivrogne qui avait vu, quelques jours plus tôt, un porteur de broche s’entretenir, dans ce même établissement, avec le capitaine de la Virilité, Azar Al Tamir, au sujet de quelque chose que lui et son équipage devaient ramener à leur mystérieux commanditaire qui exhalait une forte odeur de sang.
Puis, au sortir de la taverne, Pio croisa la route de Gerbino, le moine de leur caravane, qui leur apprit que celle-ci se trouvait justement en ville.
Sur le chemin, les Canailles passèrent non loin d’un quartier abandonné au centre duquel gisait les ruines d’un ancien couvent maudit où autrefois, disait-on, des nonnes cloîtrées contre leur volonté avaient accepté un pacte contre-nature en échange de la liberté.
Enfin, après des semaines à errer à travers toute l’Ausonie, les Canailles retrouvèrent leurs caravanes et leurs compagnons, exhibant fièrement le fruit de leur quête, le fragment de miroir, tandis que la Rose Bleue, le parfum et l’Ordre à la Goutte leur échappaient toujours.
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