Il était une fois, trois Canailles faisant halte avec leur caravane à l’auberge relais de la Patte d’Oie en Ausonie, se voyant confier une nouvelle corvée par leur mystérieuse Condottiere dans sa roulotte, affrontant des oies dans une rixe sauvage, prenant la route aux côtés de Chevaliers du Front et leur chargement de feu archaïque, libérant des banquiers caravancaniers des griffes de l’infame sergent Pompon et des hommes du Roi de Coupe, explorant un temple souterrain ancien et piégé, découvrant une fresque antique mystérieuse, survivant à la colère de Maman Tarasque, lui faisant effondrer le temple sur le nez, traversant les pâturages de Granita la trollesse parmi ses moutons, animant une soirée à l’auberge relais de la Belle Tanche, embarquant à bord de la Fille de Charon du capitaine malebranche Rubicante, se liant d’une amitié indéfectible avec le passager et marchand itinérant Edante, découvrant que Zeferina a été changée en guenaude pour avoir oublié l’anniversaire de sa Marraine la Bonne Fée, survivant au piège des atrantules, dérobant un fragment de miroir présumé magique lors d’une vente aux enchères dans une cache des contrebandiers, mettant le feu à celle-ci dans leur fuite, faisant route aux côtés de ziganes les sommant de trancher une affaire d’héritage, assistant au débarquement de trois fantômes sur les côtes d’État-Lie, manquant de se faire charcuter par des norcitans porcins, se faisant passer pour des maîtres espions auprès d’une armée d’envahisseurs, pénétrant discrètement dans la ville d’Atrante assiégée, retrouvant leur caravane et leurs compagnons, se faisant charger par une vache enragée, fouillant un laboratoire secret des Parfumeurs, échappant à l’incendie d’un abattoir, résistant à la tentation d’explorer un monastère maudit et enfin embarquant in extremis vers de nouveaux horizons.
Mais ce n’était pas terminé…
Quelques semaines plus tard, les Canailles et leur caravane débarquèrent à Longuerive en Quinotarie, une ville touristique importante, bâtie sur pilotis à l’embouchure d’un fleuve qui se jette dans la mer et où se mêlent marchands de tous horizons, nantis venus dilapider leur fortune au jeu, fripouilles à la recherche d’opportunités et habitants dépassés.
Le lieu idéal pour faire la bringue et oublier, un temps, ses soucis.
Un temps seulement, car bientôt, les soucis les rattrapèrent.
Et c’est ainsi, que, après plusieurs semaines de débauches et d’excès, les Canailles, ivres mortes et ruinées, couraient, à travers les pontons branlants pour échapper à leurs poursuivants.
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