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Bernard Devert est le président et fondateur d'Habitat et Humanisme. Régulièrement, il nous fait part de son regard sur la société. Ce mois, son édito s'intitule "La fraternité, rempart contre la misère".Ecoutez le podcastLa misère ne cesse d’assaillir, rejetant les plus vulnérables dans des lieux si fermés que ne filtre que le ressenti amer de ces lasses interrogations : quand parviendra-t-on à s’en sortir. Il est toujours possible de se mettre à distance en recherchant des alibis pour ne pas s’inquiéter des effets pervers et dommageables qu’entraîne la perte d’estime de soi. Nous sentons bien qu’il manque un supplément d’âme créant une dynamique, et même un enthousiasme, pour se libérer de ce poids pesant qui enchaîne les plus vulnérables leur faisant comprendre à demi-mot qu’ils ne sont pas de taille pour relever le défi ; l’épreuve est trop dure. Que faut-il défaire ? La perte de confiance. Puis, vient le temps d’un parrainage qui sécurise en offrant un accompagnement traversé par une relation compréhensive et fraternelle.Il s’agit de comprendre et de se faire comprendre de ceux qui ont perdu l’espoir pour se considérer comme rien, n’ayant rien et n’espérant rien. Trop tard, finalement, disent-ils ! Ils n’osent plus demander ; d’aucuns ne font même pas valoir leurs droits, ce qui n’empêche pas ces jugements absurdes présentant les pauvres comme des profiteurs.Le Mouvement ATD Quart-Monde a souligné fort judicieusement la nécessité de ne pas laisser se répandre ces propos iniques.Pour remettre debout ceux qui sont écrasés par la vie, la justice s’impose. Quelle justice ? Pas une simple équité, mais une compassion, laquelle ne s’éveille que là où on met un peu plus sur le plateau de l’aidé pour atténuer son déficit d’image, de confiance et d’espoir. La compassion est un soin qui lézarde le mal qu’est l’indifférence ; l’aidé comprend qu’il est plus que ce qu’il pense, soutenu par la fraternité, formidable levier d’insertion, d’intégration.Semaine écoulée, rencontrant en bordure d’un jardin public deux familles roms abritées sous des tentes déchirées ne laissant aucune place à l’idée de vacances, je fus touché par le regard d’une des mamans. Son visage marqué par une grande lassitude a perdu tout éclat mais a gardé une grande noblesse. Depuis plus de dix ans, me dit-elle, je vais d’abri en abri, d’hébergement en hébergement, ne parvenant pas à...La suite en audio


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