“Des femmes libres”, c’est le mantra de l’ONG Les Orchidées Rouges. L'ONG a inauguré ce lundi 6 février à Lyon un institut de soins pluridisciplinaire spécialisé dans l’accompagnement global des femmes et des filles survivantes d’excision et/ou de mariageforcé. Déjà présentes à Bordeaux et Abidjan, ces unités de soins s’exportent aujourd’hui à Lyon pour répondre à un besoin. La Région Auvergne-Rhône-Alpes est en effet la deuxième région de France la plus concernée par les mutilations sexuelles féminines. Alors, Marie-Claire Kakpotia Moraldo, fondatrice et directrice générale des Orchidées Rouges, a apporté son concept rue Henri IV, dans le 2ème arrondissement. Elle-même survivante d’excision, elle a créé Les Orchidées Rouges pour aider les femmes à se reconstruire. Sans l’ONG, la seule possibilité pour les femmes victimes de mutilations sexuelles était de se tourner vers la chirurgie. Mais même si cette étape peut aider les femmes à se sentir mieux, elle peut aussi les replonger dans le traumatisme qu’elles ont vécu, ou encore ne pas suffire à éradiquer toutes les séquelles, notamment psychologiques. C’est alors un accompagnement global, entièrement gratuit, que Marie-Claire Kakpotia Moraldo veut offrir à ces femmes.Chaque parcours de soins est co-construit avec elles pour répondre au mieux à leurs besoins.A Lyon, c’est une équipe de 16 professionnelles qui sont là pour aider les femmes à se reconstruire. Une équipe pluridisciplinaire allant de la psychologue à l’ostéopathe, de la sexologue à l’art thérapeute, en passant par l’avocate ou encore bien sûr la gynécologue.Rassembler tous ces corps de métiers au même endroit avait du sens pour Marie-Claire : “C’est déjà difficile de faire la démarche pour demander de l’aide, alors c’était important de réunir les professionnels en un seul lieu pour apporter un accompagnement sécurisant aux femmes et qu’elles se sentent soutenues de bout en bout”.Les Orchidées Rouges accompagnent les femmes victimes de violences, mais l'ONG œuvre aussi pour la sensibilisation et la prévention. “Le but c’est de vivre un jour dans un monde où ces violences n’existent pas,” explique la fondatrice. Alors elles vont à la rencontre des jeunes filles potentiellement menacées ou encore forment les professionnels de l’éducation nationale ou des centres de Protection Maternelle et Infantile pour alerter sur les risques d’excision. Le danger arrive notamment pendant les vacances scolaires, lorsque les filles vont visiter le pays de leurs parents. Prévenir pour que ça n’arrive plus et accompagner quand il est trop tard, voilà les missions que Les Orchidées Rouges comptent bien accomplir.Ecoutez le podcast
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