Listen

Description

Amazon a annoncé la suppression d’environ 14 000 emplois, principalement dans ses équipes dites « corporate ». Ces coupes représentent environ 4 % de ses effectifs de bureau, mais elles traduisent surtout un changement profond dans la stratégie du géant américain. Le groupe fondé par Jeff Bezos n’est pas en crise ; il se réorganise pour affronter une nouvelle ère : celle de l’intelligence artificielle et de la rentabilité post-pandémie.

Pendant la crise du Covid-19, Amazon avait embauché massivement pour répondre à l’explosion du commerce en ligne. Mais une fois la croissance revenue à un rythme plus normal, l’entreprise s’est retrouvée avec une structure lourde, coûteuse et parfois redondante. Andy Jassy, le PDG, l’a reconnu : Amazon veut devenir plus agile, avec « moins de couches hiérarchiques » et une organisation plus fluide. En clair, l’entreprise fait le ménage dans ses équipes de management intermédiaire et dans certaines fonctions administratives.

Mais la raison principale de cette vague de licenciements tient à l’essor de l’intelligence artificielle. Amazon investit des milliards dans ce domaine, notamment avec son modèle d’IA maison, ses outils d’automatisation interne et ses services cloud. Certaines tâches de gestion, de planification ou de support peuvent désormais être réalisées plus vite et plus efficacement grâce à des systèmes d’IA générative. Andy Jassy l’a dit sans détour : « Nous aurons besoin de moins de personnes pour certains métiers, et de plus pour d’autres. »

Derrière ce discours, on trouve aussi une logique financière. Les marchés veulent des marges plus élevées. Pour rassurer les investisseurs et absorber le coût colossal des nouveaux data centers et du développement de l’IA, Amazon cherche à réduire ses dépenses. Et le personnel « corporate », moins directement lié aux ventes, est souvent la première variable d’ajustement.

Les équipes les plus touchées sont celles des services administratifs, du marketing et de la publicité, ainsi que certaines divisions du retail et des appareils électroniques. En revanche, les postes d’entrepôt et de livraison ne sont pas concernés à court terme, même si l’automatisation pourrait aussi y modifier le travail demain.

Cette restructuration illustre une tendance de fond dans le secteur technologique : après des années de croissance effrénée, les géants cherchent désormais à devenir plus efficaces, plus légers et plus rentables. L’IA ne détruit pas encore des millions d’emplois, mais elle redessine déjà les contours du travail de bureau. Chez Amazon comme ailleurs, la révolution ne fait que commencer.


Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.