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Description

Les PFAS (qui signifie substances per- et polyfluoroalkylées) forment une famille de plusieurs milliers de composés chimiques, utilisés massivement depuis les années 1950 pour leurs propriétés uniques : résistance à l’eau, aux graisses, à la chaleur et aux produits chimiques. On les retrouve dans des objets du quotidien comme les poêles antiadhésives, les vêtements imperméables, les emballages alimentaires, les mousses anti-incendie ou encore les cosmétiques.

Mais ce qui fait la force des PFAS est aussi leur faiblesse majeure : ils sont extrêmement stables dans l’environnement et dans l’organisme. Ce caractère persistant leur a valu le surnom de "polluants éternels". Une fois relâchés dans la nature, ils peuvent contaminer durablement les sols, l’eau, les plantes, les animaux… et les humains.

Les effets sur la santé sont de plus en plus préoccupants. Des études scientifiques ont montré que certaines de ces substances peuvent entraîner une augmentation du cholestérol, des troubles hormonaux (en particulier au niveau de la thyroïde), des atteintes au système immunitaire, des troubles de la fertilité, des retards de développement chez le fœtus, voire certains cancers. Face à ces risques, de nombreux pays ont commencé à légiférer.

Un encadrement international progressif

La première grande avancée mondiale est venue de la Convention de Stockholm, en vigueur depuis 2004, qui interdit ou restreint plusieurs PFAS, notamment le PFOA, le PFHxS et le PFOS, utilisés notamment dans le Téflon ou les mousses anti-incendie.

L’Europe en mouvement

L’Union européenne travaille à une interdiction générale des PFAS dans les produits de consommation, avec une proposition attendue en 2026. Dès août 2026, une réglementation interdira déjà certains PFAS dans les emballages alimentaires. Et dès janvier 2026, une directive sur la qualité de l’eau potable fixera des seuils stricts de PFAS, seuils que la France applique déjà depuis 2023.

La France en première ligne

La loi française du 27 février 2025 va plus loin : à partir de 2026, les PFAS seront interdits dans les cosmétiques, vêtements, chaussures et farts de ski, et totalement bannis de tous les textiles en 2030. L’État prévoit aussi des taxes sur les rejets industriels de PFAS et des contrôles obligatoires dans l’eau potable.

Un enjeu mondial

Les États-Unis, le Canada, le Danemark, la Norvège et d’autres pays scandinaves ont également pris des mesures fortes. Mais le combat contre les PFAS reste complexe, en raison de leur omniprésence et de la résistance des industriels à leur interdiction.


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