On croit parfois – à tort - tout connaître des grands auteurs qui nous accompagnent depuis l'enfance. Pourtant, certains d'entre eux ont bel et bien un jardin secret. Jean de la Fontaine, par exemple, a réellement écrit des contes grivois !
La rose et la fontaine
L'auteur des célèbres fables que nous apprenons tous sur les bancs de l'école a donc produit des œuvres bien moins destinées aux enfants, pour rester évasif...
Publiés en 1665 et 1666, ces "Contes et nouvelles en vers" précèdent même - de quelques années seulement - la publication du premier tome desdites "Fables" de La Fontaine (1668).
Si, depuis, le conteur vit dans l'ombre du fabuliste, les écrits licencieux de ce membre de l'Académie française ne sont certainement pas à négliger.
Effectivement : avec ces poèmes érotiques, Jean de la Fontaine taquinait les tabous religieux tout en jouant de l'art de la métaphore et de la suggestion ; pour ainsi parler de sexualité, sans trop en dire.
Un véritable tour de force littéraire, en somme.
La morale de l'histoire
Aussi, sous la plume du conteur découvre-t-on une galerie de personnages bien singulière : comme des époux adultères, de jeunes et fougueux amoureux, ou encore des libertins assumés.
Croqués non sans humour ni ironie, ces portraits rappellent évidemment les intrigues des nouvelles et fabliaux italiens que l'on pouvait déjà lire à l'époque.
Certes moins connus que "Le Loup et l'Agneau", "Le cocu, battu et content" ou "Le mari confesseur" font ainsi partie intégrante de l'œuvre de Jean de La Fontaine.
Ils font même écho – dit-on – à d'expériences véritables, glanées au moyen de la fréquentation assidue des sociétés libertines de son époque...
Contrairement à certains de ses confrères, cependant, Jean de La Fontaine n'a jamais été inquiété, par la censure, pour la publication de ces textes peu catholiques.
Cela pourrait d'abord s'expliquer par le style tout en subtilités du formidable écrivain qui parvint, par la suite, à faire passer de féroces critiques sociales sous la forme de fables a priori anodines.
Mais il ne faut pas pour autant occulter les relations qu'entretenait cet homme mondain avec des femmes aussi influentes que Madame de Sévigné ou encore Marie-Anne Mancini...
Il fut un temps où, pour parler d'entrejambe, il valait mieux avoir... de l'entregent !
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