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La Strada : fable intemporelle das adieux ...

Voilà enfin réédité pour la première fois en France depuis le DVD sorti chez René Château en 2002 un classique de la filmographie de Fellini : son 4éme long métrage sorti en 1954 où il s’émancipe du néo réalisme Italien pour s’engager dans une voie poétique bien à lui.

Le film a été restauré en 2020 à l'initiative de la Film Foundation et de l'éditeur américain Criterion, qui l'avait ensuite sorti en Blu-ray fin 2021. Les travaux ont été effectués en 4K à partir d'un contretype 35mm fourni par la société allemande Beta Film GmbH, détentrice des droits mondiaux. 

Inspiré par le music hall et les illustrés ( fumetti ) Fellini construit son film comme une succession de scénes épisodes numéros de cirque allant du tragique au burlesque avec un côté monotone : le spectacle est bien triste : Gelsomina a été vendue par sa mère a Zampano, qui la brutalise et ne cesse de la tromper. Ils partent ensemble sur les routes, vivant misérablement du numéro de saltimbanque de Zampano. Surgit Il Matto (le fou), violoniste et poète, qui seul sait parler à Gelsomina, Zampano est jaloux , le trio erre sur les routes sans réussir à vraiment s’accorder…

Avec La Strada est Federico Fellini initie une trilogie avec par la suite Il Bidone (1955) et Les Nuits de Cabiria (1955), on peut le nommer « les films de la rédemption ». Celle-ci prend les traits pour La Strada de Zampano, sorte d’hercule forain cruel et brutal qui « achète » Gelsomina, fille de modestes cultivateurs qui ne peuvent plus la nourrir afin qu’elle devienne son assistante pour le numéro de briseur de chaînes qu’il présente de ville en ville. Zampano c’est Anthony Quinn qui comme beaucoup des acteurs de cette époque s’est laissé tenter par l’aventure italienne alors qu’il sortait du succès de Viva Zapata (1952) d’Elia Kazan. Gelsomina c’est Giulietta Masina, la femme de Fellini dont le personnage s’inspire de souvenirs d’enfance qu’il a couché en des croquis devenus iconiques aujourd’hui. Sorte de clown blanc mélancolique, il a écrit le rôle pour elle et a tenu bon devant ses producteurs (Carlo Ponti, Dino De Laurentiis) qui la pensait trop vieille pour jouer le personnage (elle avait alors 33 ans). La voici donc saltimbanque apprenant son métier cahin-caha mais avec un certain talent à tel point que la voici devenir une clownesse aguerrie permettant au duo d’acquérir une véritable complémentarité. Mais une fois le public parti, Zampano redevient cet homme taciturne, colérique et totalement incontrôlable sous l’effet de la boisson réduisant tout espoir d’envisager autre chose qu’une relation de soumission marquée par son infidélité et la violence des corrections récurrentes qu’il lui inflige. Le critique André Bazin résume bien le film avec ce raccourci « c’est l’histoire d’un homme fort qui apprend à pleurer » on peut rajouter que c’est aussi une valse d’adieux et de séparations...

plus d’infos sur 

https://www.dvdclassik.com/test/blu-ray-la-strada-rimini-editions


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