Emmanuel Vincent dirige Science Feedback, une organisation de fact-checking qui coordonne SIMODS, la première tentative européenne de mesure structurelle de la désinformation sur les grandes plateformes numériques. En collectant 2,6 millions de posts dans quatre pays et en les faisant vérifier par des fact-checkers, son équipe met des chiffres robustes sur ce que beaucoup ne percevaient qu’intuitivement. L’épisode dissèque ce que ces indicateurs disent (et ne disent pas) de notre écologie informationnelle, et ce qu’ils impliquent pour la régulation au titre du Digital Services Act.
Dans un environnement où TikTok peut compter un contenu trompeur sur cinq parmi les posts « d’information », où les comptes les moins crédibles sur YouTube génèrent jusqu’à huit fois plus d’interactions que les autres, peut-on encore se contenter de discours vagues sur la « lutte contre les fake news » ? Comment quantifier la désinformation sans accès réel aux données, quand les plateformes invoquent le DSA tout en en contournant l’esprit ? Et que change le fait que des propriétaires comme Elon Musk assument désormais un usage politique de leurs plateformes ?
Ce que vous pourrez entendre :
« Quand on parle vraiment d’information sur ces sujets-là, sur TikTok, on est à peu près à 20 % de contenus de mésinformation. Je pense que ça veut surtout dire qu’il n’y a pas beaucoup d’information, et donc relativement beaucoup d’informations trompeuses. »
« Si vous postez quelque chose qui énerve les gens, c’est cinq fois mieux pour Facebook que si vous postez quelque chose qui les fait aimer. Tant qu’on garde ce type de mécanisme, c’est bon pour leur business, mais c’est très mauvais pour la société. »
Un podcast proposé & produit par Opsci.ai
Production : Justin Poncet
Animation : Guillaume Ledit
Réalisation : Romane Mugnier
Graphisme : Gautier Gevrey
Générique : Martin Commandeur
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