AVEC LE FESTIVAL EXILEES, FRANCE TERRE D’ASILE DÉSINVISIBILISE LES FEMMES EN EXIL
Reportage de Anna Flori-Lamour et Ben Macé
Depuis 3 ans, l’organisation France Terre d’Asile mène la mission Amal qui œuvre pour l’Autonomisation et protection des femmes migrantes, et organisait comme une étape de parcours le festival Exilées les 14 et 15 novembre dernier au Ground Control à Paris.
Dans cet immense espace pluridisciplinaire aussi industriel que bucolique, on trouve des disquaires et des food truck, des ateliers de pancartes à manif, des bureaux d’association et d’information engagés pour l’entraide, la solidarité, la lutte pour plus de justice sociale… Et au fond se déploie le festival Exilées qui pose la question de comment construire une sororité au-delà des frontières et de comme reconstruire les récits des femmes en exil, invisibilisées et discriminées par les conditions d’accueil qui leur sont réservées. La réponse ici est de passer par la parole mais aussi par des formes artistiques, expositions, manifestations dansées ou musicales…
Dans la salle de conférence : tribunes et tables rondes devant un public nombreux, pour aborder les politiques d’accueil spécifiques à inventer pour les femmes en exil, en termes d’accès au logement, à la santé, à l’éducation, dont les intervenants sont autant des responsables d’associations que des femmes qui témoignent.
Un peu plus loin, une exposition de la photographe congolaise Pamela Tulizo, qui met en scène les femmes arrivées en France dans la situation d’exercer leur métier, couleurs, sourires et une pointe de nostalgie évidemment.
Il y a aussi l’accrochage de lettres en partie manuscrites, extraits de ces récits réparateurs qui disent la route, l’accueil, l’espoir. « Je ne suis pas née pour rien », « je suis plus forte que je ne le crois », « je rêve que ma soeur et moi retournions à l’école ».
Et puis il y aura ce samedi soir le collectif d’artistes Ougandais venu soutenir la cause des femmes sur les routes, Nyege Nyege, dont le pseudo signifie en luganda « une envie soudaine et incontrôlable de danser »… La musique, la danse, la gaieté comme des armes.
Du monde, du bruit, et au milieu de ce joyeux tumulte, de ce brassage de valeurs haut de gamme et de questionnements importants, nous avons rencontré Maëlle Léna, directrice du plaidoyer de l’International à France Terre d’Asile qui accompagne le projet AMAL, ainsi que Marie-Chrisole Zumba venue de RDC qui témoigne au micro de Nova de son parcours jusque’ la rencontre avec FTA (« une deuxième maison »), et chante l’espoir en reprenant le titre Migrants des rêves de Fally Ipupa qui a accompagné sa route.
Le festival Exilées c’était les 14 et 15 novembre dernier au Ground Control à Paris, une première mais dont on espère déjà le deuxième épisode… Un festival qui fait genre mais qui ne fait pas semblant, concrètement.
Bouleversant, important, mais jamais larmoyant.
Si vous vous posez la question « Que faire? », les réponses sont sur le site de l’organisation France Terre d’Asile et de la mission Amal.
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