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Alors que les tensions internationales rejaillissent, pour le pire, sur l’ambiance générale qui règne dans notre pays, le président de la République, Emmanuel Macron, dit vouloir rassembler et montrer une France unie derrière ses valeurs.


Très bien, mais quelles sont-elles ces valeurs supérieures, alors qu’il semble même y avoir des dissensions sur notre conception de la dignité humaine ? Rappelons quand même que les évolutions législatives qui nous sont promises en matière sociétale portent sur la libéralisation de l’euthanasie et l’inscription du droit à l’avortement dans la Constitution. On aurait pu espérer mieux que cette fuite en avant mortifère. N’y a-t-il donc pas du côté de la vie des pistes plus désirables pour définir notre avenir et le bien commun à construire ensemble ?
Au sujet de l’avortement, voici ce qu’en disait Simone Veil à la tribune de l’Assemblée nationale comme ministre de la Santé, en novembre 1974, pour y défendre le projet de dépénalisation de l’IVG : « Je le dis avec toute ma conviction : l’avortement doit rester l’exception, l’ultime recours pour des situations sans issue. » Elle poursuivait : « Aucune femme ne recourt de gaieté de cœur à l’avortement. Il suffit d’écouter les femmes. » Et elle dit encore : « C’est toujours un drame et cela restera toujours un drame. C’est pourquoi, si le projet qui vous est présenté tient compte de la situation existante, s’il admet la possibilité d’une interruption de grossesse, c’est pour la contrôler et, autant que possible, en dissuader la femme. »
Le sujet mérite mieux que les manœuvres politiciennes. En 2022, la France a connu un nombre record de 234.300 avortements, ce qui est un échec au regard des ambitions initiales de la loi Veil. Dans un sondage IFOP de 2020, 92 % des répondants pensent que l’avortement laisse des traces psychologiques difficiles à vivre pour les femmes et près des trois quarts (73 %) jugent que la société devrait davantage aider les femmes à éviter le recours à l’Interruption Volontaire de Grossesse.
Inscrira-t-on aussi dans la Constitution que nulle pression ne doit plus s’exercer pour inciter les femmes à avorter, comme c’est trop fréquemment le cas de la part de l’entourage notamment masculin en cas de grossesse inattendue ? Garantira-t-on la clause de conscience spécifique pour les soignants ? Mettra-t-on en œuvre une vraie politique sociale pour aider les jeunes femmes qui le souhaitent à mieux accueillir leur futur enfant ?
Telles sont les questions qui se posent à l’occasion de ce projet de loi faussement consensuel visant à inscrire dans la Constitution la liberté des femmes de recourir à l’IVG.

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