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Notre démocratie est en danger. Elle l’est sous la pression de régimes ou d’idéologies extérieurs, poutiniste ou islamiste, dirons-nous pour simplifier, qui nous veulent du mal, et contre lesquels nous peinons à nous défendre. Elle l’est de par les bouleversements que lui fait subir Donald Trump, dans ce pays ami que sont les Etats-Unis, dont on a l’habitude de dire que nous suivons les traces avec quelques années de décalage.

Que reste-t-il en effet de la démocratie américaine, chère à Tocqueville, quand tous les contre-pouvoirs sont laminés, que les opposants sont poursuivis, que les vérités scientifiques tel le réchauffement climatique sont niées simplement parce qu’elles ont le tort de déplaire au « lider maximo » à l’ego boursouflé ?
Mais notre démocratie est menacée de l’interne aussi. Ainsi des juges ont fait l’objet de menaces suite au jugement rendu dans l’affaire Sarkozy, accusé, rappelons-le, d’avoir cherché le soutien financier d’un dictateur étranger pour sa campagne électorale. D’un autre côté, certains se sont réjouis par trop bruyamment de la condamnation de celui qui est quand même un ancien président de le République… Et puis, bien sûr, il n’a échappé à personne que nos institutions ont actuellement bien du mal à fonctionner. Je pense que le Président de la République, Emmanuel Macron, porte en la matière une lourde responsabilité. Depuis 2017, il a pris le parti de tout décider tout seul, laminant l’autonomie des collectivités locales, ne prenant jamais en compte les corps intermédiaires, comme dans une réforme des retraites sans nul doute nécessaire mais particulièrement mal conçue et mal négociée, finissant par être à la tête d’un exécutif ayant perdu le contact avec le terrain et la réalité.
Tout cela contribue à une dissolution du lien social et de la notion de bien commun, qui était déjà une tendance à l’œuvre du fait de la montée des individualismes et du désintérêt pour la chose publique. De fait, notre modèle de société ne tourne plus rond. Ce qui est à craindre, c’est qu’une masse critique de nos concitoyens, poussée par la peur ou la colère, choisisse aussi, comme en Amérique, de basculer dans un régime autoritariste ne fonctionnant que sur la base de rapport de forces. C’est quand même tout l’inverse de ce dont nous aurions besoin : un idéal démocratique renouvelé, basé sur le sens des responsabilités et la solidarité, dans lequel chacun contribuerait dans la mesure de ses moyens à prendre soin les uns des autres, de la qualité de notre environnement et, en définitive, de nos libertés.

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