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Les citoyens américains ont donc réélu, sans contestation possible, Donald Trump président des Etats-Unis. De l’autre côté de l’Atlantique, cela nous laisse un peu hébétés, il faut bien le dire.


On se demande comment on a pu porter aux plus hautes responsabilités un homme qui semble faire de la vulgarité un art de vivre, qui pratique l’injure systématique contre ses opposants et, bien pire, qui a fomenté une rébellion contre la démocratie de son pays en ne voulant pas reconnaître sa défaite en 2021, tout en éprouvant visiblement une certaine fascination pour les dictateurs de tout poil. Et puis surtout, avec Donald Trump, les Etats-Unis ont élu un climato-négationniste, complotiste, un menteur et bonimenteur professionnel. C’est la victoire du mensonge institutionnalisé.
Dès lors, la question est : comment a-t-on pu démonétiser la vérité au point de rendre cela possible ? A mon avis, ses adversaires ont leur part de responsabilité. A tort ou à raison concernant Kamala Harris, l’idéologie woke et la cancel culture américaine ont servi de repoussoir aux électeurs. Rappelons qu’elles consistent à considérer qu’aucune connaissance objective n’est possible et que tout dépend du point de vue adopté. Elles reprochent ainsi à la biologie d’être « patriarcale » et « viriliste » ou aux mathématiques d’être « blanches » et « racistes ». Cela conduit donc à une critique directe de la notion de vérité. Dans la « théorie du genre », par exemple, le corps ne compte pas, mais seulement la conscience que l’on a d’être homme, femme ou n’importe quoi d’autre.
On pourrait aussi pointer du doigt un certain vocabulaire progressiste digne de la novlangue de George Orwell concernant bien des sujets de société, y compris dans notre Europe. Ainsi les partisans de l’euthanasie, qui préfèrent parler d’aide à mourir et évoquent la conquête de nouveaux droits. On peut bien sûr avoir différentes positions sur l’euthanasie, mais la présenter comme une avancée sociale est une tromperie. Elle ne pourra être qu’une plus ou moins mauvaise réponse à des situations de désespérance, souvent faute d’avoir accès à des soins ou à un accompagnement dignes de ce nom.
En tant que citoyen, ou a fortiori en tant qu’acteur public, la recherche de la vérité devrait nous guider. Permettez-moi de citer Albert Camus : « La liberté consiste d’abord à ne pas mentir. Là où le mensonge prolifère, la tyrannie s’annonce et se perpétue ». En tant que chrétien, nous pouvons suivre le Christ qui a dit : « Je suis le chemin, la vérité et la vie ». Il ne s’agit pas de chercher dans l’Evangile des réponses toutes faites, car ce serait du fondamentalisme, c’est-à-dire encore une idéologie potentiellement trompeuse, mais oui : en ces temps très perturbés, l’Evangile peut être notre boussole pour mieux servir l’Homme et mieux prendre soin de la Création.

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