Ce passage de l'évangile de Luc évoque l'itinéraire de deux frères. Le premier souhaite mener une vie de fête. Sans se soucier des liens qui l’unissent à son père et à ceux de sa maison, il réclame sa part d'héritage et s’en va vivre au loin. Le deuxième frère, lui, se conforme à la tradition, reste au domaine paternel et accomplit son travail consciencieusement pendant de longues années. Mais revenons au premier : l’aventure qui se voulait festive tourne mal. La route prise s’avère une impasse. Alors, du fond de sa misère et de sa douleur, le premier des frères entre en lui- même. En son cœur, au plus profond, il se souvient du lien qu’il a rompu, il se souvient de son père comme le port d’attache sûr, où il pourra trouver de quoi reprendre vie. Il décide donc un changement de cap pour retourner à la demeure paternelle et dans, une attitude de vérité et d’humilité, s’adresse à lui : « Père j'ai péché contre le ciel et contre toi ». Il reconnaît sa fausse route. Mais le père, tout à la joie de retrouver celui qu’il croyait perdu, l’interrompt pour le fêter. Le second fils découvrant cela, est pris de colère : quel sentiment d’injustice, lui qui a tant donné n’a jamais été fête ! On peut l’entendre...Qu’il nous est difficile d’entrer dans la compréhension d’un tel amour, si patient, tout donné, qui s’il n’exige rien en retour ne cesse d’attendre le retour de celui qui se perd. Mais le second frère ne veut rien entendre ,trop blessé trop fermé ; il refuse la main tendue, la parole d'accueil et d'amour. Il en faut du temps pour passer d’une logique du mérite à une logique de don et de gratuité. Quelle finesse psychologique dans l’évangile ! Il me semble que ces deux frères, c'est un peu nous-même dans différentes attitudes de notre vie. Nous sommes par moments dans des impasses, nous prenons des fausses routes envers nos prochains ou nous-même, où envers Dieu. A d’autres moments, nous sommes si persuadés d'être dans le droit chemin, de bien faire que le cœur n'y est plus tout à fait et que la comptabilité commence.
Une fois encore Jésus cherche à nous révéler qui est le Père : un Père qui nous aime inlassablement. Qui nous ouvre grand les bras dès que nous nous tournons vers lui et ne nous compte pas nos fautes. Notre liberté et notre responsabilité sont de nous regarder nous-mêmes en vérité et d'accepter de nous laisser aimer.
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