Jésus venait de refermer le livre d’Isaïe proclamant l’actualité de Jésus venu sauver le monde de sa misère.
Devant Lui, un parterre de personnes qui croient le connaitre parce qu’il a grandi, qu’il a vécu, au milieu d’eux, une trentaine d’années.
Jésus, lui, revient, non pas en homme du peuple qu’il est certes toujours, mais en Dieu-fait-Fils venu apporter au peuple, la bonne nouvelle du salut.
Est-il possible de croire dans ces conditions ?
Le drame de celui qui croit avoir la connaissance, c’est de s’enfermer en elle et ne pas voir et entendre celui qu’on croit connaître.
C’est exactement ce que les habitants de Nazareth vivent en entendant Jésus, revenu au pays de son enfance.
Il y était tellement devenu un homme, se fondant dans le costume du charpentier de son village ! Comment ceux de Nazareth pouvaient-ils le voir autrement ?
(Oh !) certes il y avait tous ces miracles qui, déjà, pavaient les routes de Galilée où il passait. Mais ses concitoyens étaient perplexes ; ils demandaient un signe, rien que pour eux….
Et il n’y en eut pas.
Et Jésus s’est expliqué : la veuve de Sarepta, le Syrien Naaman.. Pourquoi pas des gens du peuple ? Pourquoi ces étrangers qui n’ont rien à faire dans la promesse du salut faite au peuple ?
Peut-être parce que le peuple semblait tant connaître Dieu et qu’il leur fallait apprendre à regarder ailleurs, autrement.
On peut comprendre la fureur des habitants de Nazareth qui croyaient connaître Jésus et obtenir de lui un signe privé, quelque miracle comme il savait si bien les faire ailleurs.
Le signe est là, devant eux. C’est Jésus Lui-même ; mais leur suffisance les empêche de voir celui qui est venu sauver non pas Nazareth seul, mais l’humanité entière…
Déjà deux semaines sont passées dans notre carême. Il est temps, pour nous, de quitter nos suffisances.
Car le signe est bien là, devant nous, aujourd’hui. Nous nous habituons à voir cette croix dressée sur le bord de notre chemin. Mais n’avons-nous pas laissé nos cœurs s’empoussiérer de certitudes nous voilant l’éclatante vérité de notre salut ?
Pousserons-nous Jésus sur un escarpement de nos vies tumultueuses pour l’y rejeter comme on rejette ceux qui nous dérangent ?
Ou bien brandirons-nous des rameaux pour, le temps venu, acclamer celui qui vient nous sauver ?
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