Ce récit qui parle de Satan, de Béelzéboul, de démons et d’autres esprits mauvais peut facilement nous dérouter tellement il est loin de nos champs de références habituels d’aujourd’hui. Il convient donc d’en tirer des enseignements à partir des propos les plus simples, plutôt que de nous perdre en spéculations inutiles à partir de ceux qui nous sont moins accessibles.
Le premier enseignement de Jésus est que ce qui contribue à l’extension du règne de Dieu ne peut venir du camp opposé : comme il le dit, une maison divisée contre elle-même va s’effondrer. Son ministère ne peut venir du diable, car il a constamment fait reculer le mal. Comme les opposants de Jésus dans ce texte, les croyants ont une fâcheuse tendance à diaboliser ce qui ne correspond pas exactement à leurs attentes en matière de faire le bien, alors que Dieu est certainement plus grand et plus large que leur champ de vision. Ne tombons pas dans ce piège ; sachons plutôt reconnaître et saluer toute action au nom du Christ qui repousse le mal même si elle peut heurter nos sensibilités personnelles.
Deuxièmement, si Jésus reconnaît l’existence et l’influence du mal, il affirme surtout que Dieu est le plus fort : c’est bien ce qu’il est venu démontrer par ses miracles et délivrances. Selon lui, le bien et le mal ne sont pas deux forces égales opposées dans un équilibre fragile qui pourrait basculer dans un sens ou dans l’autre à tout moment : Dieu est infiniment plus fort que son adversaire. Dans ce monde le mal peut ressembler à cet « homme fort » qui tient toute une maison sous son emprise, mais voilà que quelqu’un d’encore plus fort survient et le dépouille : c’est une évocation de toute l’œuvre du Christ. Pour autant que le mal paraît envahissant, il est totalement éphémère face à l’œuvre et à la puissance de Dieu.
Enfin, la parole de Jésus sur les esprits mauvais revenant à plusieurs dans une « maison » vide d’où l’un d’entre eux a été chassé nous rappelle qu’à terme on ne peut ménager le bien et le mal, pas plus que la chèvre et le chou. Se décider à se détourner du mal seulement en partie ou provisoirement, cela revient à faire un pas en avant puis deux pas en arrière. Comme l’a chanté Bob Dylan, en fin de compte « que ce soit le diable, que ce soit le Seigneur, tu dois servir l’un ou l’autre ».
Hébergé par Audiomeans. Visitez audiomeans.fr/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.