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Mes amis, il y a un fait assez étonnant pour être relevé concernant cette page d’évangile, c’est qu’elle nous a déjà été proposée cette année, un dimanche qui plus est ! En effet, notre texte du jour était aussi celui du 14 août dernier. Je m’en souviens bien car nous étions en vacances à ce moment-là et lors de la messe dominicale qui avait lieu dans la chapelle où nous nous sommes dit « oui » pour la vie il y a 17 ans avec mon épouse, le prêtre avait commencé son homélie en nous expliquant qu’il valait mieux être un beau-père ou un gendre en ce 14 août, puisque ce sont les seuls à ne pas devoir se diviser selon Jésus. Au-delà du petit trait d’humour, cette parole m’avait tout particulièrement touchée car mes propres beaux-parents se sont séparés il y a plus de dix ans, et pour tout un tas de raisons diverses, il se trouve qu’aujourd’hui je n’ai plus aucun contact avec mon beau-père avec lequel j’entretenais pourtant une belle relation jadis. Finalement, pour se diviser, il faut au préalable être en contact, se voir, se parler, et quelque part s’aimer... Sans amour (humain), pas de division. Et sans division, est-ce que l’amour humain est possible ?
Comme pour beaucoup d’entre nous je suppose (enfin plutôt je l’espère), je trouve que cette page d’évangile n’est pas la plus simple à appréhender : un feu qui n’est pas encore allumé, un baptême qui représente avant tout une source d’angoisse et puis en bouquet final, la division plutôt que la paix. Merci Jésus pour un tel programme à commenter !
Reprenons dans l’ordre : le feu, l’eau et la division.
Au premier abord, le feu n’a pas forcément une connotation très joyeuse : le feu qui tue, le feu qui brûle tout, le feu qui sème la mort sur son passage. Mais aussi le feu qui purifie, le feu qui permet de cuire la nourriture et donc de la rendre plus nutritive, le feu qui réchauffe le corps et l’âme. J’imagine qu’il s’agît du feu de l’Esprit Saint évoqué par Jésus à travers les mots de Saint-Luc dans notre texte du jour.
Puis vient le tour de l’eau et du baptême. Cependant, à y regarder de plus près, Jésus ne doit pas parler de son propre baptême dans le Jourdain par Saint Jean-Baptiste, puisque celui-ci a déjà eu lieu… neuf chapitres plus tôt dans ce même évangile ! Il doit donc s’agir ici de sa propre résurrection. Plongée dans la mort puis renaissance après l’avoir vaincue. On imagine alors aisément toute l’angoisse que doit représenter ce « passage » pour Jésus.
Enfin la division dans les familles. Là, j’ai beau chercher, difficile de trouver quelque chose de réellement positif dans ce passage : Jésus prône habituellement la paix et l’amour et voilà qu’il vient en fait pour nous diviser. Et si on n’a pas compris le message, il insiste avec un exemple bien concret : dans la famille divisée, je voudrais le Père. Bonne pioche !
Plus sérieusement, j’imagine que Jésus nous met au défi avec cette parole. Être chrétien, c’est en quelque sorte vivre le défi de l’amour au cœur d’un monde qui n’est pas fait pour ça et au cœur de familles blessées par le péché originel. La division, si elle a pour but de faire triompher l’Amour (avec un grand « A ») est probablement salutaire. Il nous faut ainsi cesser de croire en une unité familiale parfaite car la première des évangélisations commence au sein de nos propres cercles familiaux. Et à y réfléchir, ce n’est déjà pas une mince affaire.
« On choisit pas ses parents, on choisit pas sa famille » comme le chantait Maxime Le forestier dans sa magnifique chanson « Né quelque part ». On ne choisit pas sa famille mais on peut choisir de se diviser (un peu), pour aimer (beaucoup) le Christ à travers elle.
Je vous souhaite une belle journée mes amis.

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