Hérode Antipas est le second Hérode de l’Evangile. Son père, Hérode le Grand, avait la réputation d’un roi sanguinaire et paranoïaque et avait fait tuer les bébés masculins par crainte pour son trône. Son fils, Hérode Antipas, règne à sa suite sur la Galilée et la Transjordanie. L’évangile dit de lui qu’il « craignait Jean, sachant que c’était un homme juste et saint, et il le protégeait?» (Marc 6,20). Mais il finira pourtant par le tuer pour ne pas
perdre la face.
Dans ce passage, il s’interroge sur un rabbin itinérant, Jésus. « Jean, je l’ai fait décapiter. Mais qui est cet homme ? » se demande-t-il. Ses conseillers eux-mêmes semblent perdus : ce serait « Jean le Baptiste ressuscité ou le prophète Elie, ou encore un prophète d’autrefois ressuscité ». Le texte poursuit : « Il cherchait à le voir ». Est-ce par curiosité ? Ou une forme
de fascination de l’étrangeté ? Ou encore, comme avec Jean Le Baptiste, une attirance vers la vérité ?
Hérode verra Jésus qui lui sera amené, poings liés. Le tétrarque s’en réjouit, intéressé par la renommée de Jésus, et espérant lui faire réaliser quelque miracle… (Luc 9,6-12). Mais devant le mutisme de Jésus, il le traite avec mépris, le costume par dérision d’un manteau royal et le renvoie à Pilate. Par ce geste, Hérode se ligue avec Pilate qui prononcera la sentence de mort contre Jésus. La même lâcheté que pour l’assassinat de Jean-Baptiste se
produira alors face à Jésus. Là où le premier Hérode avait échoué, à Bethléem, le second Hérode réussit à Jérusalem. La croix portera le titre «?roi des Juifs?». Finalement, Hérode aura une réponse à sa question.
Peu après ce passage de l’interrogation d’Hérode sur l’identité de Jésus, c’est Jésus lui-même qui demande à ses apôtres : « Au dire des foules, qui suis-je ? » Ils répondent « Jean le Baptiste ou Elie, ou un prophète d’autrefois qui serait ressuscité… » puis il leur demande à eux : « Et pour vous, qui suis-je ? » Pierre alors confesse qu’il est le Messie de Dieu.
Jésus a reçu son identité au baptême. Il est le Fils de Dieu. Toute sa vie, il va découvrir et approfondir ce que cela signifie, tout ce que cela implique. Ce que cela suppose de souffrir par les hommes jusqu’à être ressuscité par le Père. Mais il ajoute qu’on ne peut le suivre sans renoncer à soi.
Il emmènera ensuite Pierre, Jacques et Jean avec lui et sera transfiguré devant eux en présence de Moïse et… d’Elie, confirmant ainsi qu’il n’est pas ces prophètes et que c’est lui, Jésus, qu’ils annonçaient. L’évangile dit alors : « Ils virent la gloire de Jésus ». Voir Jésus demande de renoncer à soi pour accueillir le Tout autre, la toute nouveauté de Dieu, ce que Hérode n’a pas su faire. Seule la foi peut discerner l’identité de Jésus dans l'intime de l'être. Pour voir, il faut croire. C'est le mystère de la toute-puissance aimante de Dieu, une identité caché.
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