Commentaire de Lc 9, 18-22
Voilà un passage crucial, c’est le cas de le dire, où Jésus pose lui-même très précisément la question de son identité. Il vient d’accomplir le grand signe messianique de la multiplication des pains, révélant ainsi une grande part de lui-même. Mais il ne veut surtout pas qu’on se méprenne sur lui.On dit tellement de choses sur lui. Qui est-il vraiment ?
Luc est le seul évangéliste à mentionner sa prière à l’écart à son Père, avant son questionnement à ses disciples. Il ne précise pas le lieu du dialogue, car sa géographie est exclusivement centrée sur Jérusalem où le Christ doit accomplir sa Pâque. Par contre, il précise le lieu « théologique », d’où surgit la question posée par Jésus à ses disciples : le Cœur du Père où le Fils le rejoint dans la prière. Saint Luc insiste tout particulièrement sur la prière de Jésus : il précise que « Jésus priait » au moment de recevoir le baptême (Lc 3, 21) ; il prie avant d’appeler ses apôtres (6, 12) ; il prie avant de monter à Jérusalem pour y accomplir la volonté de son Père (9, 18) ; il prie au moment d’être immergé dans une « baptême » (12, 50), celui de sa mort (22, 41).
Comme à son habitude dans ses questions, il procède avec pédagogie et méthode.
Tout d’abord, «Au dire des foules, qui suis-je?» Voilà un procédé qui nous fait penser aux sondages d’opinion, à la différence, bien sûr, que Jésus ne cherche pas à mesurer sa cote de popularité.La référence à Jean le Baptiste nous renvoie aux interrogations d’Hérode aux versets 7 à 9.
Mais Jésus ne s’en tient pas là; il implique directement ses disciples: «Et vous, que dites-vous?»,en insistant: «Pour vous, qui suis-je?» Dans sa vie publique, Jésus aurait posé plus de 140 questions, mais celle-ci est essentielle quant à son identité.
C’est Pierre, fidèle à son tempérament fougueux, qui proclame une magnifique définition. Mais,paradoxalement, Jésus, au lieu de le féliciter, demande le secret. C’est qu’il veut approfondir, situer en totale vérité cette proclamation, en faisant ainsi la première annonce de sa passion. Loin de rechercher la gloire au sens du monde, il veut réaliser la volonté de son Père, quel qu’en soit le prix. Sa véritable identité est définie par ce don. Curieusement, il ne dit jamais qu’il est le fils de Dieu, Dieu lui-même.Pourquoi? Car le temps de sa passion n’est pas accompli.Je n’ai pas la réponse complète.
Et vous, qu’en pensez-vous?
Dans ce passage, le Seigneur nous appelle à la plénitude de vie qu’il nous donne par sa mort et sa résurrection et nous pose à nous aussi la même question.
Quelle est notre réponse?
Si nous répondons par exemple qu’il est lumière, née de la lumière, nos actes correspondent-ils à ce que nous affirmons ?
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